J’ai trouvé dans les mots semés parmi les pages ma façon d’être au monde. Comme si lire étanchait ma soif et l’entretenait à la fois. Chaque livre me chatouille à un endroit différent et je reconnais les pensées dont je n’avais pas idée. Mes pensées au milieu de celles des autres.
En l’écoutant j’ai compris ce qu’est le véritable encombrement d’une absence, j’ai compris jusqu’où un vide peut nous conditionner pour le temps qui nous reste.
On n’aime pas par convenance, mais malgré. Malgré l’âge, la religion, l’appartenance, la distance. L’amour n’est pas l’amour s’il n’y a pas de malgré à contourner.
Tout voyage enseigne une manière d’aller.
Aimer est quelque chose de solide, c'est un corps qui dort à côté de toi dans le lit, une place en face de toi à table. ça a le concret d'une cafetière pour deux posée sur le feu le matin et deux tasses de café qui tintent dans l'évier quand on les lave.
Je pense que savoir orienter les lecteurs est aussi important que d'écrire. Faire se rencontrer un récit et une personne qui a besoin de l'entendre, c'est comme le faire sortir des pages et lui donner une véritable mission, le faire exister.
Le monde est un coffre-fort rempli de trésors, pour qui sait les voir.