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Critique de ElGatoMalo


(Petite a parte avant d'écrire une vraie critique : un vrai coup de bol ! L'exemplaire que j'ai reçu il y a à peine quelques jours se vend maintenant pas moins de cent dollars sur le net.)

11 aout 2020,

après une très très longue crise de fainéantise de ma part, et plusieurs jours de recherches dans les profondeurs les plus obscures de ma bibliothèque, voici enfin la chronique du...

Deadbone erotica vol. 2 !

préfacé par Jeff Jones qui explique pourquoi Vaughn Bodé a si souvent utilisé la figure du lézard. Selon lui, gamin, il avait pris l'habitude de blaguer avec quelques uns de ses copains en s'appelant par les noms d'animaux auxquels ils ressemblaient. Évidemment, Vaughn, qui rêvassait souvent pendant les cours avant d'être ramené brutalement sur terre par le professeur, était le lézard. Mais je ne suis pas bien certain que l'explication soit la bonne. La bestiole était à la mode à l'époque, en particulier dans la culture hippie et rock, Jim Morrisson et King Krimson, par exemple. C'est un thème qui revient trop souvent pour être totalement original.

Physiquement, le livre se présente comme un mince cahier cartonné au dos broché/collé avec 24 pages tout en couleurs sur papier glacé dont deux contiennent un poster pleine page, un troisième est visible sur la quatrième de couverture. Contrairement au premier volume traduit par Jean-pierre Dionnet et Janine Bharucha, édité en France au début des années 80s, les couleurs ont mieux tenu face l'agression du temps. Mais cette impression date de 1996 et a donc treize ans de moins.

C'est un recueil de plusieurs histoires, le plus souvent en une planche soit entièrement consacrée au récit, soit divisée en deux parties dont un chapeau faisant allusion au Deadbone suivi par un gag en une demi page. Certaines de ces planches ont été traduites dans les années 70s et faisaient parties du 30/40 de Futuropolis : Pigboat, Earth Eye, Hard on, Love is thee, Bail out, Time born, Steel lust, Body Boat, On ice. On trouve aussi quatre travaux qui se développent sur plusieurs planches : les Purple Pictography (Cloud rape, the Rubber Raft, Maxus Gorki and the tit bees, Bort Dink White Slayer).

Le style Vaughn Bodé est très caractéristique. Les traits des personnages sont poupins et les corps bien en chair même la vampirique donzelle qui, dans l'ultime tableau, trône nue sur une pierre tombale avec un pieux dans le corps (qu'elle suggère de planter ailleurs pour que ça lui fasse plus d'effet, ailleurs qui ne doit pas être le coeur si on suit le thème général des histoires qui sont quand même très salées ; en soi, rien d'étonnant puisque la plupart de ces pages ont été publiées dans un magazine dit "masculin" aux États-Unis). Il y a un peu (beaucoup ?) de ces rondeurs si particulières aux cinq premiers longs métrages de Walt Disney ou aux illustrations de Calvo mais revues et corrigées au travers du style des graffeurs et autres producteurs de fresques urbaines illicites des années 60/70 (dont plusieurs artistes de références utilisent les personnages de Bodè dans leur travaux). C'est très reconnaissable, les éléments sont identifiables mais clairement inimitables : le fils unique de Vaughn Bodé s'est essayé à poursuivre l'oeuvre du père mais il manque toujours un petit (voir même un grand) quelque chose. Peut-être cet autre chose que signale Jeff Jones dans son introduction : "every character was a part of him", autrement dit une si grande intimité entre l'oeuvre et l'artiste que personne ne peut ou ne pourra jamais se l'approprier.
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