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Critique de Bakai


Bakai
04 décembre 2021
Ken Kitano est un japonais vivant en Corée après avoir suivi la fille qu'il aimait. Comme elle, son but est de devenir un agent de police. Mais n'ayant aucun diplôme et étant etranger, il n'arrive ni à rentrer dans les forces de l'ordre, ni même à trouver un boulot.
Un soir, un petit vieux tenant un “pocha” ( un petit restaurant de rue composé d'une roulotte) lui offre un repas chaud. Mais à peine son plat servi, le petit vieux se fait attaquer par une bande du coin venue pour lui prélever une taxe. Assistant à ce spectacle, Ken ne peut contrôler sa rage et tabasse les agresseurs.
Après son petit exploit, Ken est invité par Tae Soo, un chef de bande ambitieux, et se voit proposer le poste de Boss de cette petite bande. Entre baston, argent, fille et costume Armani, Ken entre dans un nouveau monde.

Ce manga est absolument incroyable. Durant des années, j'ai entendu des gens m'en parler en me vantant ses qualités mais je n'avais jamais vraiment osé. C'est en lisant Dr Stone, une autre oeuvre de Boichi (l'auteur de Sun Ken Rock), et aussi son spin off sur Ace de One piece, que je me suis aventuré dans ce manga. Et j' ai rarement reçu une telle claque. A tel point que je ne sais pas par quoi commencer.

Le dessin, comme je l'avais découvert dans Dr Stone, est vraiment soigné. Les détails sur les corps des personnages, leurs muscles et même leur visage les rendent presque réalistes. Mais aussi effrayant. Les combats et leurs chorégraphies nous donnent l'impression d'être devant un film. Et les décors sont copiés de photo que Boichi et son équipe ont prises pour s'approcher au plus près de la réalité.

En ce qui concerne les personnages, je vais m'arrêter surtout sur Ken. le rêve de Ken etait de devenir policier. Pourtant au fur et à mesure des tomes, il devient l'un des chefs de bande les plus puissants de Corée ce qui est totalement opposé. Ken ne fait pas ça par plaisir mais parce qu'il est obligé. Il a des gens à protéger (comme le petit vieux du pocha) mais tout seul, il ne pourrait pas y arriver. Alors il s'associe à Tae Soo et devient chef de bande. Toutefois, malgré les tentations et l'argent que son gang amasse, il ne se laisse pas corrompre et continue son mode de vie. Il habite dans un goshiwon, une résidence à prix réduit dans laquelle il loue une chambre de 3 mètres carrés. Ken suit une vie ascétique. Lever à 6h du matin, il s'entraîne pendant plusieurs heures, il mange équilibré et son amour pour Yumin l'empêche de ceder aux tentations charnelles. Malgré le fait de son statut de boss d'une bande mafieuse, Ken, via ses convictions et son mode de vie ascétique, reste un héros qui protège les plus faibles.

Le thème de ce manga qui m'a marqué est la comparaison entre un gang et un état. Tae Soo, contrairement à Ken qui est un idéaliste, est plus manipulateur et dès le tome 1 annonce à Ken qu'un État n'est rien de plus qu'un gang. Sa structure, ses taxes et sa force militaire n'ont rien de différents d'un gang. Ken trouvera aussi des ressemblances avec son statut de boss de chef de gang et différents domaines comme un casino ou le monde du divertissement. Mettre en perspective ce monde criminel et le monde légal est très intéressant et pousse les lecteurs à réfléchir au monde dans lequel il se trouve.

Je n'ai pas parlé de tout pour éviter de trop vous en apprendre mais ce manga allie un style de dessin magnifique et très réaliste, un scénario passionnant avec l'ascension d'un gang mené par un boss charismatique au sommet et des thèmes philosophiques. Ai-je vraiment besoin d'en rajouter pour que vous commenciez à le lire ?
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