Nadejda

D'un côté, le tragique destin d'une famille royale dont les membres s'entre-tuent, de l'autre la quête, un moment partagée, de deux hommes qui se jurent fidélité mais n'ont qu'une illusion en commun - quête qui les amènera à traverser la Russie de en long en large avant de se séparer et se retrouver dans des camps opposés.

C'est un peu comme la tragédie grecque, on sent dès le début que cela finira mal et que les personnages ne pourront pas échapper à leur destin.
C'est un peu comme dans les sagas islandaises : on ne pénètre pas dans l'intimité des personnages ; c'est par leurs actions que nous les connaissons. Et ils sont tous plus ou moins bruts de décoffrage, avec des réactions exacerbées.
C'est un peu comme dans les romans de Chrétien de Troyes : le merveilleux apparaît "naturellement" au détour du chemin et c'est en général Ilya, le vieux bogatyr, qui sait ce qu'il en est et comment faire avec. Mais le comportement de nos deux héros n'a rien à voir avec la "fine amor" ou les vertus chevaleresques de la matière de Bretagne!

C'est unique dans le tissage de l'intrigue, les obsessions des uns et des autres, dans l'émotion contenue qui se dégage de la fin.

Merci à Tatooa et BaraR dont la lecture commune a attiré mon attention sur ce livre.