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Critique de bobfutur


Normalement, à un moment, on lira Bolaño.
J'ai attendu, longtemps, un peu nerveux, cette rencontre obligée.
Il faut dire aussi que ses livres retournent rarement sur le marché de l'occasion, encore un signe…
Avec la parution de ses oeuvres complètes à L'Olivier, la circulation renait.
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« Je crois que mon roman comporte autant de lectures qu'il contient de voix. Il peut se lire comme une agonie. Mais aussi comme un jeu. »
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Oui… suffit d'en parler avec d'autres lecteurs… selon la période de sa vie…
Lola l'a lu à la fin de son adolescence; elle en garde dix ans plus tard un souvenir fougueux, l'excitation de la poésie, l'émancipation de la jeunesse…
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Paul, à l'aube de la quarantaine, en retient surtout cette délicieuse impossibilité de la création, ce tapis-roulant de l'Avant-Garde qui ne s'arrête jamais, cette quête dérisoire de la Modernité.
On y comprend, à demi-mot, les raisons de la fin des grands courants artistiques, collectifs, au passage du millénaire, et son triomphe provisoire de l'individu. du refus affirmé des figures tutélaires, celle d'Octavio Paz pour les mexicains, avec en interrogation de l'auteur, la poésie a-t-elle encore quelque chose de nouveau à raconter ?
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On y observe ces individus, perdus dans l'océan des possibles, ivres d'une liberté toute relative, avec pour beaucoup la mécanique destructrice de l'attraction-répulsion comme moteur amoureux. Un roman d'apprentissage du néant, à la lecture aisée mais bel et bien chaotique.
Bolaño se rit de Belano tout autant qu'il le pleure. Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis.
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En mélangeant les auteurs réels et imaginés, l'histoire et le roman, Bolaño écrit cette poésie sans jamais en faire, le Gouffre ayant avalé la Ravine… et la souffrance est dérisoire… comme cette quête ultime de ce qui n'a pas encore été lu ou écrit… l'oeuvre la plus désirable car inatteignable…
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L'agonie de la création quand elle devient un but en soi… disparu ce mirage sauvage que la jeunesse permet d'entrevoir… « parce que nous sommes seuls et que nous sommes perdus. »
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