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Critique de raton-liseur


En 1952, contre l'avis de beaucoup, Alain Bombard décide de démontrer l'impensable. Lors d'un naufrage, la mort n'est pas une fatalité. On peut même traverser l'Atlantique sur un canot en caoutchouc, en ne se nourrissant que de ce que la mer veut bien donner.
Alain Bombard part à du bien nommé Hérétique en Méditerranée d'abord, avec un compagnon de voyage, traversée pendant laquelle il démontre que, au mépris de tous les tabous et de toutes les idées reçues, l'on peut consommer de l'eau de mer pendant plusieurs jours pour éviter la déshydratation. Il continue seul dans l'Atlantique, qu'il traverse en 65 jours, ne se nourrissant que des poissons qu'il pêche, et ne buvant que l'eau des poissons ou l'eau de pluie.

Le livre est un témoignage écrit à chaud, où Bombard a un peu trop tendance à régler ses comptes avec les oiseaux de mauvais augure qui ne l'ont pas soutenu inconditionnellement. Je passerai sur le caractère un peu entier du personnage, probablement nécessaire pour entreprendre ce type de voyage, et je ne m'attarderai pas sur les qualités littéraires tout à fait discutables de ce récit.
En effet, on ne lit pas ce type de témoignage pour lire de la grande littérature, et, alors que je relis ce livre après une première lecture il y a près de vingt ans, je me dis que ce livre, écrit il y a presque 60 ans maintenant, et même si les développements technologiques récents ont rendu certaines des recommandations de Bombard caduques, est extrêmement intéressant. Lors de ma première lecture, il a changé ma vision de la survie en mer, j'en avais retenu que l'eau de mer n'était pas toxique, bien au contraire, et que le plancton (pour peu que l'on ait une ancre flottante) est une source alimentaire de première importance (la solution contre le scorbut était à portée de main, littéralement, des voiliers au long cours, et ils ne l'ont jamais su, quelle ironie rétrospective…). Avec cette deuxième lecture, j'ai revu la théorie et, même si j'espère n'en avoir jamais besoin, j'ai l'impression d'avoir quelques bases pour affronter cette situation ! Reste que le moral est déterminant, comme le montre bien Alain Bombard (il faut vouloir prouver que l'on a raison seul contre tous comme lui ou nourrir une rage sans borne comme le capitaine de la Bounty pour survivre à une longue période en mer sans secours, est-ce possible dans un cas de naufrage « normal » ?), et cela est du ressort de chacun.
Une lecture fascinante, pour le témoignage qu'elle constitue et les interrogations qu'elle suscite, cachée sous une couverture très belle et très appropriée de la réédition par Phébus.
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