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Critique de Aryia


Former dès le berceau des gamins qui seront dès le plus jeune âge encapsulés dans un vaisseau pour partir en quête d'un nouvel environnement viable pour l'humanité, c'est loin d'être une nouveauté dans le monde de la science-fiction. Par contre, il est de coutume d'envoyer ces gosses au fin fond de l'espace, et non pas de les jeter la tête la première dans les entrailles toujours plus profondes de notre brave et pauvre planète terre. Et pourtant, c'est bien ce que nous propose Sandrine Bonini avec ce roman : quelque chose d'à la fois très classique et de très novateur. Oubliez les étoiles, le salut se trouve dans les profondeurs.

L'équipage du Cargo Paradis ressemble à un drôle de mélange entre une fratrie dysfonctionnelle et une colonie de vacances pour surdoués privée d'encadrants : d'un côté, nos jeunes explorateurs sont plutôt investis dans leur mission, ne rechignant jamais à faire tout ce qu'on attend d'eux, et de l'autre, ils passent une bonne partie de leur temps à se chamailler ou à se taquiner. L'adolescence arrivant, de nouvelles tensions et des conflits apparaissent au sein de ce petit groupe déjà bien éprouvé par dix ans à parcourir la lithosphère en quête de l'Eldorado souterrain, du lieu où l'humanité pourrait survivre.

Et voilà qu'un beau jour (pas si beau, nous dirait Elijah l'espiègle), tout dérape. Une avarie inédite et incompréhensible immobilise le vaisseau. L'intelligence artificielle de bord, qui est à la fois leur mère de substitution, leur enseignante et leur guide, cesse tout à coup de répondre. Et il semblerait qu'un autre vaisseau approche de leur position … Sans grande surprise, cette succession d'imprévus fait prendre un nouveau tournant à leur mission. Et comme ils restent des enfants, la peur laisse bien vite la place à une certaine excitation, l'attrait de la nouveauté, eux qui n'ont connu qu'une lassante routine depuis si longtemps.

Sauf que bien sûr, ils se rendent vite compte que quelque chose cloche. Définitivement. Et qu'ils sont en danger. Indiscutablement. L'aventure commence alors, avec tout ce qu'elle a d'angoissant et de palpitant : on sent presque l'adrénaline monter en nous tandis que nos jeunes héros se lancent dans cette course épique. Il y a à la fois la volonté farouche, le besoin viscéral de mener à bien leur mission, coûte que coûte, car ils n'ont jamais vécu que pour cela, et l'instinct de survie le plus primitif. Il y a l'espoir et le désespoir qui s'entrechoquent. Qui s'entremêlent. Et qui les poussent toujours plus en avant. Plus vite.

Indéniablement, c'est un roman captivant au possible : le style narratif est particulièrement fluide et agréable, ça se dévore plus que cela ne se lit. Les petits dessins griffonnés par-ci par-là, comme on pourrait en trouver dans un carnet de bord, apportent encore plus de dynamisme à ce récit haut en couleurs. J'ai vraiment passé un excellent moment de lecture … jusqu'à la dernière partie. La fin est bien trop précipitée pour être réaliste, et même si on souffle de soulagement lorsqu'ils s'en sortent vivants, il reste clairement ce petit arrière-gout de trop peu et de facilité excessive. Dommage, car tout le reste était excellent !
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