AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de forcevertelit


Je lis toujours les romans de Gilles Marchand (même écrits à quatre mains) en toute confiance, sachant que je vais aimer, mais à lire aveuglément, on peut être surprise et c'est ce qui est arrivé ici.

Première surprise, c'est un roman épistolaire. Ce n'est pas la forme la plus courante en littérature, j'en lis peu voire jamais, ce fut donc intéressant de relire une oeuvre sous cette forme.

Deuxième surprise, c'est beaucoup plus sombre et violent que ses romans solo, une véritable traversée du labyrinthe psychique pour aller causer avec le Minotaure de l'humanité, la part violente et cruelle que les hommes ont en eux.

Autour de cette figure du Minotaure, deux labyrinthes vont se croiser dans une double enquête. D'un côté, Pierre-Jean Kauffmann, amnésique en quête de dissolution, une fuite en avant pour ne plus ressentir, mais la découverte d'un livre avec des coordonnées postales va l'emmener à faire face à son passé. de l'autre, Abel Romero, hypermnésique en quête de vérité et de réappropriation de son identité, après avoir découvert qu'il est utilisé dans un ensemble de romans d'un auteur chilien, Bolaño.

A travers la correspondance entre les deux hommes se dessine une amitié, les aidant à plonger toujours plus loin dans ces énigmes, où il est difficile de différencier le vrai du faux, entre masques et faux-semblants, prête-noms et homme de l'ombre, dans un jeu de miroir infini. le suspense est réel, l'intrigue tortueuse, nous sommes menés parmi les ombres, ne sachant plus qui est qui, qui a fait quoi et pourquoi. Par contre, ce qui est sûr, c'est que le pire de l'humanité y est parfaitement décrit, certaines descriptions de torture et de meurtre sont effroyables de réalisme ; non pas pour choquer ou pour l'amour du gore, mais bien pour rappeler qu'il suffit d'un rien pour éveiller le monstre tapi en chacun des hommes, d'autant plus dans des situations dictatoriales ou de corruption.

Je suis encore un peu bouleversée par la tournure des évènements, surtout lorsqu'elle est portée par un soupçon d'humour parfois qui vient alléger l'horreur, mais surtout par la poésie inhérente à la beauté de certains passages. C'est beau et cruel.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}