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Critique de AuBazartDesMots


L'écriture, le dessin, la musique… tous ces arts ont en commun le fait qu'ils révèlent beaucoup sur leur auteur. En parlant de l'oeuvre de Nathan, je donne mon avis sur son ouvrage, mais aussi sur le monde qu'il s'est façonné par les mots, sur un univers dont je ne comprends pas forcément tous les tenants et aboutissants. Bonjour le stress en ouvrant ce recueil!

Mais mon inquiétude s'est bien vite dissipée. Mon collègue attendait de moi de l'honnêteté avant tout, et jamais vérité n'a été plus simple à dire. J'ai, sincèrement, beaucoup aimé ce livre.

Il s'agit d'un recueil composé de 5 nouvelles: « Paradis noir« , » Faible Croix« , « le Bal des Oubliés » ( qui donne son titre à l'ouvrage), « Saint Jude » et « Dans mon café« . Toutes ont en commun le fait d'évoquer le domaine de l'art: cinéma, photographie, musique, peinture et écriture.

En digne dessinatrice du dimanche, je m'attendais à apprécier le plus « Saint Jude », qui évoque la puissance d'un pinceau sur la toile, une nouvelle aux tons sombres de sienne brûlée. Mais si cette nouvelle n'est pas exempte de qualités, ce n'est pas elle que j'ai préférée. Mon coeur balance entre « Faible Croix » et « Dans mon café« .

Commençons par « Faible Croix« , qui nous fait suivre les traces d'un photographe et de sa muse, faisant un pas de deux énigmatique dans une cathédrale tellement fascinante qu'elle en deviendrait le troisième personnage de l'histoire. le héros est à la recherche de l'image parfaite, croit avoir trouvé sa muse, mais son idéal existe-t-il vraiment? le sujet m'a parlé, et j'ai aimé lire ces pages virevoltantes. le vocabulaire est précieux, chaque mot est choisi avec soin et les phrases sonnent net. le lecteur est entraîné dans l'histoire, suit (poursuit) les protagonistes en attendant avec avidité une chute finale qui ne pourra qu'être difficile, tant la tension monte de page en page. Si la fin est classique, cela ne gêne pas, car l'idée certes est simple mais l'intrigue est bien menée.

Un dynamisme dans l'écriture que j'ai moins retrouvé dans la première nouvelle « Paradis noir« , un écrit aux accents hitchcockiens qui m'a un peu laissé sur ma faim, la finalité de la nouvelle m'ayant paru un peu simple… Si j'ai apprécié les coupures dans la nouvelle rendant hommage au vieux cinéma hollywoodien, j'aurais aimé ne pas finir avec un fondu au blanc mais plutôt avec un « cut » bien violent qui m'aurait laissé davantage en haleine… La nouvelle néanmoins reste sympathique, mais je trouve un peu deçà du reste de l'ouvrage qui est vraiment excellent.

J'en viens à ma deuxième nouvelle préférée, qui débute par ces mots simples mais néanmoins poétiques… « La lune était haute et le ciel d'un noir profond. » Allez savoir pourquoi, j'ai fait une fixation sur cette première phrase de la nouvelle « Dans mon café« . J'ai aimé l'atmosphère de ce texte, adoré l'idée de cette femme mystérieuse qui s'invite une nuit chez un écrivain las, apprécié leur rapprochement naissant en me demandant avec curiosité comment leur idylle allait terminé.

Ce qui me frappe en écrivant ces mots, c'est que je réalise qu'il y a bien plus de personnages dans les nouvelles de Nathan qu'on ne le pense à première vue. Si dans « Faible croix« , c'est bien la cathédrale qui attire l'attention, des flammes plus ou moins grandes (je n'en dis pas plus) sont des personnages à part entière dans « Dans mon café« . On comprendra que l'auteur sait mener des descriptions, au point de rendre vivantes des choses inertes!

Ce qui marque dans l'ouvrage dans son ensemble, c'est un mysticisme profond qui questionne le spectateur sur son point de vue. Espérer ou non, hésiter, se laisser aller à croire au divin, chercher en soi où situer la frontière entre le réel et l'imaginaire… Toutes les nouvelles évoquent de manière sous-jacente la vie, la mort, la religion et cela fait du « Bal des Oubliés » un recueil qui suscite la réflexion.

Seul conseil qui peut sonner comme un bémol mais qui n'en est pas un: si l'ouvrage est court, je recommande néanmoins une lecture par étapes. Les descriptions et les termes sont choisis avec tant de soin (on a affaire à un enseignant de lettres et on s'en rend compte!) que l'esprit fatigue devant tant de verve… Un point commun avec le grand Jean-Philippe JAWORSKI, professeur lui aussi, qui a admis adorer les mots ciselés au point de se fatiguer lui-même! Tout cela pour dire que si le choix des mots est jouissif, pour bien profiter de l'ouvrage je pense qu'il faut lire une nouvelle par jour, afin d'en apprécier toutes les subtilités.

Enfin, je tenais à finir une chronique qui est des plus positives, vous l'avez compris, avec un coup de chapeau à Adeline BOURGEOIS. Sa couverture crée un bien bel écrin pour ce joli ouvrage!
Lien : https://aubazartdesmots.word..
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