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Critique de paulmaugendre


Les six compagnons sautent de joie lorsque leur amie Mady leur apprend que non seulement elle part en vacances dans le massif du Pelvoux, non loin de Bourg d'Oisans, mais qu'ils sont également invités. En effet l'hôtelier qui héberge Mady et sa mère met à leur disposition un chalet d'alpage inoccupé à cette période de l'année et situé dans la montagne.

Tidou, le narrateur, Corget, le Tondu, Gnafron, la Guille et Bistèque, sans oublier Kafi le chien-loup de Tidou, partent pour la montagne en ce début du mois de juillet. le nom de Pierroux, le village de destination, rappelle à Gnafron un article de journal lu peu avant.

En effet, en compulsant les vieux journaux, ils retrouvent la relation d'un avion qui s'est écrasé en survolant le Plan des Aiguilles le 23 juin. Il s'agit d'un quadriplace, un X 115, dont le train d'atterrissage a été endommagé dans l'accident. D'après une cordée d'alpinistes, l'appareil volait tous feux éteints. Alertées les équipes de secours se sont immédiatement rendues sur place, mais il n'y avait plus personne à bord de l'avion ou dans les environs.

Il n'en faut pas plus pour attiser la curiosité des six compagnons. Ils arrivent donc au petit village de Pierroux. L'installation au chalet est rapidement organisée, mais pour accéder à l'habitation rudimentaire il ne leur faut pas moins de près de deux heures de marche à pied. Ce n'est pas très loin, à vol d'oiseau, mais la grimpette est ardue. Mais rien ne rebute ces adolescents en bonne santé physique.

Des bruits la nuit, la découverte de l'avion qui apparemment est en bon était, d'un mouchoir taché d'huile puis d'une clé anglaise retrouvée dans la nature, autant de petits faits qui mettent les six compagnons, sans oublier Kafi, sur la piste d'un homme terré dans une grotte. Il s'agit du pilote de l'avion, un Italien qui a accepté de prendre un passager sans passer par la filière habituelle de la douane et autres complications administratives. Il est vrai que la somme proposée pour ce voyage aérien qui devait les conduire à Dijon était assez conséquente pour mettre du beurre dans les spaghettis. Sans oublier la sauce tomate et le parmesan.

Son passager, blessé à la tête, est parti traînant une grosse valise, le laissant sur place, seul, tentant de réparer son appareil afin de repartir chez lui. Surtout il ne faut pas prévenir la police.

Les six compagnons ne mangent pas de ce pain-là et bientôt le décollage est envisagé. Hélas, même s'ils ont préparé la piste d'envol, il reste quelques pierres et l'avion ne peut décoller. Il s'écrase une nouvelle fois, manquant de tomber dans un ravin et le pilote est blessé. Ils fabriquent un brancard de fortune et redescendent l'aviateur à l'hôtel. Ils sont bien obligés de prévenir la police et un médecin logé à l'hôtel pour les vacances s'emploie à soigner le malheureux.

Aidés de Mady, les six compagnons s'intéressent aux pensionnaires de l'hôtel. Notamment à un curieux personnage affublé d'un béret basque qu'il ne quitte jamais. Serait-il le passager clandestin ? Mais il n'est pas le seul pensionnaire et l'un d'eux pourrait être ce passager clandestin revenu sur place afin de récupérer quelque objet. Car des sachets de drogue ont été découverts dans la cabine de pilotage par les policiers venus pour effectuer les premières investigations.



Ce roman, narré à la première personne par Tidou, n'a pas pris une ride. Qu'il s'agisse de transporter des produits illicites, ou des passagers clandestins désireux de fuir leur pays pour des raisons qui leurs sont personnelles, souvent politiques, font encore la une des journaux de temps à autre. Et les bonnes âmes ne manquent pas, heureusement, pour aider ceux qui sont en péril.

Un sujet donc qui est toujours d'actualité, et l'on ne manquera pas de relever l'attitude des policiers envers Beppino, l'aviateur. Il est vrai que celui-ci est le seul à pouvoir fournir des explications, et qu'il est de fait présumé coupable puisque justement il ne peut rien dire. Non pas parce qu'il veut cacher quelque chose mais bien parce qu'il est innocent ! Mais il est tellement plus facile d'accuser sans preuves que de chercher celles-ci. Donc de victime il est catalogué comme présumé coupable.

Le rôle des médias, des journalistes, aussi est plus ou moins dénoncé. Ils emboîtent sans vergogne les déclarations des policiers, les faits étant relatés d'une façon partiale. Juste sur la base de renseignements non vérifiés. La présomption d'innocence est bafouée.

Or ce rôle des médias d'amplifier les informations est critiquable. L'on vient d'en avoir une nouvelle preuve avec les déclarations jetées en pâture aux lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, avec surenchérissement dans les révélations, sur l'arrestation du présumé principal suspect de l'affaire Dupont de Ligonnès. Mais les audiences télévisées montent en flèche de même que les ventes des journaux.

Un message destiné aux jeunes leur suggérer de se méfier des informations délivrées à chaud par leurs journaux, papiers ou audiovisuels. Certains devraient tourner sept fois leur langue dans leur bouche et ne pas établir de conclusions hâtives.



Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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