AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Matatoune


Deuxième roman d'Adrien Borne et, quel roman ! La vie qui commence raconte en trois parties la résurrection d'un jeune trentenaire, Gabriel dit Gaby, qui a connu l'effraction répétée de son intimité, au moment de son adolescence, puis son « enfouissement » dans sa mémoire pour revenir en boucle jusqu'à son essoufflement. Enfin !

Aucun voyeuriste dans la description d'Adrien Borne, juste des faits, rien que des faits décrits avec pudeur : une chambre dans le bâtiment d'une colo, un jogging rouge et un prénom. Il a douze ans. Des répétitions et la directrice qui s'inquiète d'un geste de violence ! Mais, Gaby ne dira rien, pas même à son retour. Évidemment, la protection d'un grand frère créer pour apprivoiser la peur de grandir s'enfuit d'un coup. Il ne reviendra que bien plus tard !

Puis, lorsque Gabriel atteint trente ans, le narrateur aide tout un été son grand-père, Lucien, à ranger les affaires de toute une vie dans une maison à Tonnerre avant son départ en maison de retraite. Ce moment particulier permet la transmission d'un secret gardé tout au long d'une vie et libère la mémoire de l'ex-enfant. Celui-ci n'aura de cesse de se combattre dans tout son être l'emprise de ce souvenir traumatique.

Avec poésie, Adrien Borne donne à son style une charge intense, sensible et fouillée qui évacue la violence en évoquant le cheminement solitaire qu'il apparente à un trou, à son gouffre. D'un précipice à l'autre avec le récit d'une belle amitié, le narrateur décrit ce lent travail personnel fait d'expériences diverses. Son style littéraire s'enflamme, se presse, se compresse mais répète l'idée, ou le ressenti, les précise pour les cerner et continuer la route !

La vie qui commence est le récit d'un homme qui réussit à se réapproprier son corps après avoir retrouvé un souvenir que sa mémoire avait confisqué à sa conscience . La plainte ici n'a pas cours. La dénonciation n'ont plu. Adrien Borne offre le récit d'un homme qui trouve le moyen de rester debout dans la recherche de lui-même même si le chemin a eu des accidents. Un moment de lecture réussi !

Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}