Avril 1944. Jumainville, comme des milliers de villages de France, vit à l'heure allemande, celle de l'occupation. Comme des milliers de villages de France, Jumainville est partagé. La majorité de ses habitants, est assez neutre, légèrement goguenarde envers ces voisins encombrants du château avec leur accent guttural et, en ces temps de rationnement, leur large bedaine. Très peu de résistants déclarés, quelque francs collabos comme Lécheur, le bien-nommé, le pâtissier délateur qui livre des Saint-Honoré au “leutnant” et qui trouve le matin ca devanture maculée d'inscriptions vengeresses et de dessins menaçants, comme l'abbé Varèmes qui prêche la soumission à César, ou comme l'Auguste, qui fini par s'enrôler dans la milice, mû par un désir de vengeance . Il y a aussi les paysans profiteurs, les malins, qui s'enrichissent du marché noir et approvisionnent la “kommandantur” de lard, de haricot... bref Jumainville est un patelin comme un autre.
Un honnête roman avec un choix délibéré de passages de dialogues intérieurs pas toujours très heureux pour décrire des faits et gestes, mais assez originaux lorsqu'il s'agit d'une prosopopée du village s'exprimant sur ses habitants et les évènements agitant ses entrailles.
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