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Critique de tourne_la_page


Après la victoire contre Ahmour et la paix revenue dans l'Empire, Ellana a vécu deux ans de bonheur. Deux ans de plénitude. Deux ans absolument parfaits. Pendant ces deux ans, elle a voyagé avec ses amies, et seule, car il faut savoir apprécier sa propre compagnie. Elle a consolidé sa relation avec l'homme qu'elle aime. Et surtout, elle a eu un fils. Destan. Bonheur. Gratitude. Amour. Mais ensuite Edwin, Salim et Ewilan sont partis en voyage. Les mercenaires du Chaos sont arrivés, voulant respecter une sombre prophétie. Et tout s'est écroulé. Tout a basculé.

Alors, comme je l'ai dit dans ma toute première critique de la Quête d'Ewilan, je fais une relecture de tous les livres de Pierre Bottero, donc normalement je me souviens à peu près de la trame de l'histoire, même si j'oublie certains détails. Mais là, pour ce roman, j'avais TOUT oublié. Je ne me souvenais que d'Ellana qui se vide de son sang et qui se remémore tous les passages de sa vie. Ce fut donc un immense plaisir de redécouvrir cette histoire, en vivant toutes émotions que j'ai ressenti au fil de pages comme si c'était ma première lecture.
Donc, parlons un peu de la manière dont est construit ce roman. Au tout début (vraiment dans les cinq premières pages), Ellana subit une blessure très grave qui la fait se vider peu à peu de son sang devant sa maison, avec personne pour lui venir en aide. Elle se meurt à petit feu et se raccroche aux souvenirs pour rester le plus longtemps possible consciente. Elle se remémore donc tout, en commençant par la fin du dernier tome de la trilogie les Mondes d'Ewilan, jusqu'au moment présent.
On retrouve donc Ewilan, Salim, Edwin… On les voit tous heureux, affrontant les aléas de la vie ensemble. Et qu'est-ce que ça fait du bien, de les voir ainsi, libres de toutes obligations.
On suit aussi l'apprentissage de Salim par Ellana. Et dans son enseignement, ses leçons, ses gestes, ses phrases, on retrouve Jilano. Particulièrement avec le passage où Salim doit apprendre à se jouer du vent, ce que lui dit Ellana, ses mots, ce sont les mêmes que lui disait Jilano quand elle devait apprendre à se jouer de la rivière et du courant. Ça prouve à quel point le lien maître-élève est fort et se poursuit. Toujours.
On voit les personnages grandir, Salim et Ewilan quittent peu à peu l'adolescence et se comportent de plus en plus en jeune adulte, ils murissent et c'est vraiment émouvant de les voir comme ça.
Mais, il ne faut pas oublier que, lors de l'attaque des mercenaires du Chaos, Destan a été enlevé afin de poursuivre une prophétie. Cette prophétie, on en entend parler depuis le tome 2 de cette trilogie, mais c'était vraiment survolé et personne n'y prêtait véritablement attention (à part Jilano…), et elle concerne l'arrivé et la domination du Chaos. Pierre Bottero se concentre donc davantage sur ce sujet, ce qui nous permet d'en savoir plus sur les mercenaires, leur but, leur société, leur hiérarchie…
Mais je ne vais pas m'éterniser là-dessus, ce qui m'importe c'est l'enlèvement de Destan.
Ellana disparue, Edwin, dévasté par le chagrin, est prêt à tout pour retrouver son fils. Et là ce fut, selon moi, un des moments les plus plus émouvants du livre. Toutes les personnes qu'Ellana a croisé dans sa vie, qui sont apparues dans ce récit, qu'on a appris à apprécier et à aimer. Toutes les personnes à qui Ellana était attachée. Tout le monde s'est réuni, en son honneur, pour sauver Destan.
Ce ne n'est pas simplement les gens croisés dans cette trilogie, mais aussi dans la Quête d'Ewilan et dans les Mondes d'Ewilan. Pierre Bottero regroupe tous ceux auxquels nous nous sommes attachés, même s'ils n'étaient que personnages secondaires... Même les disparus, fauchés lors d'un combat ou pour une autre cause, on sent leur ombre qui accompagne les vivants. Bien sûr, ça m'a rendu vraiment émue de tous les revoir, de voir tant d'histoires qui se croisent, se mêlent et se mélangent dans une merveilleuse Harmonie. C'est, je pense, ce qui fait que j'aime à ce point ce livre.
Maintenant, il faut parler de l'évolution d'Ellana. Elle n'est plus la même que dans le premier tome, jeune et insouciante. Elle est plus adulte, plus mature, et ça se ressent dans ses paroles comme dans le changement à peine perceptible de la plume de Pierre Bottero.
C'est ce qui m'a, au début du roman, un peu chagriné. Je me demandais où était passé Ipiu, élevée dans la Forêt Maison ; Ellana, qui vole au secours de Nahis et qui accompagne la caravane ; la jeune apprentie de Jilano, au caractère bien trempé, qui avance sur la Voie et qui n'attend que de prendre son Envol. Et puis j'ai compris. Elle est toujours là. Elle a juste grandi, forgée par chaque étape et chaque rencontre de sa vie. La mère de Destan est aussi l'apprentie de Jilano, la jeune fille qui n'avait jamais vu la ville, Ipuitiminelle et la petite orpheline sans nom. Elle est Ellana. Elle est marchombre.
Ce roman est donc un coup de coeur et un incroyable final et hommage à l'entièreté de cette saga. Je suis immensément triste de quitter Ewilan, Ellana, Salim, Edwin, Jilano et tous les autres, mais je sais qu'ils ne seront jamais loin, et que si je veux me replonger dans cette merveilleuse histoire, replonger dans la belle et splendide Imagination de Pierre Bottero, je n'ai qu'à ouvrir un de ses livres…
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