Citations sur L'impensable réalité : Physique et sagesse traditionnelle (44)
Être spirituel c’est être pleinement vivant sans compromis, c’est-à-dire dans l’étonnement toujours frais de ce qui est.
C’est aller au bout du cadeau de la vie, de la conscience.
(page 41)
Cette science n’est finalement rien d’autre que l’exploration d’une croyance de base selon laquelle le monde serait fait de choses.
Cette exploration constitue donc une voie tout à fait respectable vers la vérité, pourvu qu’on aille jusqu’au bout.
Or, plus profondément on sonde la matière et l’univers, plus on est forcé d’abandonner la notion d’entités séparées dans cet univers et plus on est amené à s’intéresser à l’observateur.
En fin de compte, comme nous le verrons, la science même qui est fondée sur la croyance que le monde est constitué de choses séparées les unes des autres et séparées de l’observateur nous a donné depuis cent ans de plus en plus de signes clairs et irréfutables qu’il n’en est pas du tout ainsi.
Ce n’est pas banal.
(page 20)
La physique du XXe siècle, bien involontairement, a ouvert une brèche formidable dans la croyance en la dualité.
La mécanique quantique a notamment posé un regard plus réaliste que la physique classique sur l’univers.
Des développements théoriques et des expériences marquantes ont amené les auteurs de telles expériences à conclure qu’il n’existe pas de réalité en dehors de la conscience de l’observateur.
Mais ce qui aurait pu devenir la plus grande découverte de tous les temps était trop bouleversant pour la capacité d’assimilation de la communauté scientifique et des êtres humains en général.
(page 21)
Si le temps ne s’écoule pas de la même façon dans tous les systèmes, quel est donc le temps véritable écoulé entre deux événements ?
Cette question n’a pas de sens.
Il n’y a pas de chose telle que « le temps véritable » universel.
(page 78)
Le scientisme - l’attitude selon laquelle seule la science peut apporter des réponses à toutes les questions - constitue aussi une forme de croyance religieuse.
Voyez s’affronter tous ces gens dans des débats, s’efforçant désespérément de croire en quelque chose pour avoir moins peur.
Les croyants, qu’ils soient scientistes ou religieux, vivent dans la terreur de devoir constater la futilité de leur savoir de compilation, de leur connaissance de seconde main.
C’est la peur de ne rien être, de ne rien être de tout ce qu’on a imaginé.
(page 19)
Les sempiternels débats entre religieux et scientistes sont le choc de deux ignorances, de deux formes de l’arrogance humaine.
(page 24)
La science dont nous sommes si orgueilleux en Occident ne se distingue guère des religions en ce qu’elle repose sur une croyance fondamentale rarement remise en question.
Quelle est la croyance des scientifiques ?
Le monde serait fait de choses « réelles » séparées les unes des autres et évoluant dans un espace et un temps eux aussi réels.
Cet ouvrage vise, entre autre, à montrer comment la science positiviste et agnostique par excellence - la physique - est de plus en plus forcée de remettre en cause cette croyance…
(page 13)
Le Son, par rapport au Silence, se montre lourd et grossier.
De même, la Pensée, si indirecte, se compare mal à l’intelligence vive qu’elle voudrait
réfléchir.
Devoir se faire tout expliquer tue la vie.
Pourtant, nous continuons à accorder de l’importance aux mots,
au lieu de s’attarder à percevoir l’espace entre les mots.
Cet espace où tout commence et tout fini.
La lumière est pure conscience et la conscience ne peut s'empêcher d'être "conscience de".
Dans le shivaïsme du Cachemire, ce qui compte c’est la seule grâce.
On ne met pas l’accent sur de prétendus efforts volontaires d’un supposé individu s’exténuant à courir après un but.
On considère que c’est la lumière qui éclaire la pensée, la parole et l’action, et non l’inverse.
Tout peut être l’occasion de cette reconnaissance.
On insiste sur l’étonnement, sur la beauté, sur la poésie de la vie.
Les émotions, loin d’être hors jeu, sont reconnues comme autant d’occasions d’être soudain projeté dans l’espace interstitiel entre les mailles du réseau de la mémoire et de la pensée, au niveau duquel la plupart d’entre nous existent.
(page 209)