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Critique de Lenocherdeslivres


Nous avions dit au revoir, définitivement, à Olangar l'année dernière. Olangar, vaste cité au centre de toutes les convoitises. Qui, au cours des romans de la série a subi des assauts et des destructions. Olangar dont on pensait ne plus avoir de nouvelles. D'où la merveilleuse surprise de cette rentrée littéraire. Clément Bouhélier, comme il l'explique dans sa postface, n'a pu s'empêcher d'y revenir. Et franchement, ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre !

J'ai beaucoup aimé Olangar et la série que Clément Bouhélier lui a consacrée : Bans et barricades 1 et 2, Olangar. Une cité en flammes et Olangar. le combat des ombres. Je m'étais attaché aux personnages qui peuplaient ces terres parfois rudes. D'où une certaine tristesse à l'annonce de la fin de ces aventures. Mais c'est le jeu. Et il vaut mieux quitter à temps un monde que le prolonger en cycle sans fin qui lasse tout le monde. Malgré tout, la lecture de ce court texte m'a fait un immense plaisir. Avec cette douce impression de retrouver de vieux amis. Tendresse et tristesse mêlées.

Olangar. Histoires au crépuscule est construit autour de trois nouvelles, reliées entre elles par un récit. Evyna, Silja et Torgend sont sur la route. Dans la neige et le froid. Et les haltes ne sont pas très bavardes. Torgend, on le sait, n'a pas l'habitude de se répandre en confidences. Mais Evyna est d'ordinaire plus enjouée. Or, là, elle est fermée comme une huître et ses compagnons s'inquiètent pour elle. Ils décident de la mettre à l'aise afin de lui permettre de s'épandre, de se libérer de ce qui occupe son esprit. Silja va donc raconter un souvenir personnel.

C'est la première nouvelle : « le secret de Kornal ». Où l'on en apprend un peu plus sur le karn. Et ses conséquences sur les elfes qui l'entendent. Afrun est une jeune elfe qui y est très sensible. Et cela va la mener dans des tourments et des doutes très forts. Trahisons, tromperies, déceptions. Clément Bouhélier nous promène dans les bas-fonds de la ville, parmi les bandes de ceux qui s'organisent en dehors de la loi. Et qui respectent un code de l'honneur sans faille : on le bafoue, on en paye le prix aussitôt. Définitivement.

Le récit de Silja fonctionne. Evyna s'ouvre progressivement et entame son propre récit : « Un grand feu de joie ». Il se déroule quand les orcs ont débarqué sur les terres des humains et que la guerre s'est intensifiée. Evyna était très jeune alors et c'est son père qui dirigeait son domaine. Devant l'arrivée des ennemis à la peau verte, il décide de fuir et de mettre la population en sécurité dans une zone éloignée. Mais certains veulent résister, croyant pouvoir lutter contre les guerriers ennemis. Et Malek, lui, refuse de laisser sa bibliothèque, constituée avec tant de peine, brûler : « Abandonner la bibliothèque. le scrimvero. Toute sa vie… Il préférait ne pas y songer. » Vont-ils écouter la voix de la raison ?

Enfin, dernier récit, celui qu'attendaient Torgend et Silja, celui qui obstruait l'esprit d'Evyna : « Les loups d'Enguerrand ». Où l'on voit les différences notables s'installer entre elle et son frère, Andréan. Ce dernier était censé et voulait succéder à son père. Mais rapidement, on comprend que cela ne sera pas possible. Il n'est tout simplement pas à la hauteur. C'est Evyna qui gère la situation de crise, quand le ravitaillement manque et que les convois sont attaqués.

Et le récit qui lie ces trois textes n'est pas juste une ficelle. Elle nous révèle aussi beaucoup. Sur Torgend cette fois-ci. Lui ne parle pas, mais ses souvenirs remontent.

Outre le fait que j'ai apprécié le fait de retrouver ces personnages, je sais gré à Clément Bouhélier de ne pas avoir juste fait jouer la corde de la nostalgie. Car ces textes apportent quelque chose sur le passé de ceux que nous avons côtoyés si longtemps. Ils répondent à certaines questions, comblent certaines lacunes, développent certains points juste entraperçus dans les romans. Et c'est ce qui rend cette lecture quasi indispensable pour qui a aimé se promener dans les rues d'Olangar. Et ce qui fait qu'à mon avis, même si la lecture en est possible sans avoir lu les romans, et en sera même sans doute très agréable, on perd beaucoup. le relief.

Je le répète, grande et belle surprise que la parution de ce petit ouvrage. Une plongée dans un monde aimé, avec des personnages devenus proches. Des histoires qui serrent au plus près les tourments de Torgend, Evyna et Silja. Une occasion de vivre encore avec eux quelques moments. Une dernière fois…
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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