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Critique de Souslesgalets



Ma déception de Fureur fut à la hauteur de la tendresse que j'ai portée aux autres romans de Chochana Boukhobza.

Le problème c'est que ça ne se tient pas. le mélange de souvenirs glorieux de la Résistance, de complots nucléaires et de déchets radioactifs ne fonctionne pas. Entre les longueurs explicatives et les détails historiques, on s'y perd, et parfois on s'y ennuie.

La caricature est parfois excessive, surtout celle des Bretons de Brennilis (bien entendu en ciré jaune, bottes de pluie et bonnet de laine tricoté main). le Finistérien authentique dans sa rusticité manque de nuances! le désespoir D Alexis quand il songe à sa famille exterminée en Ukraine, ne tient pas la comparaison avec "Les Disparus", de Mendelshon. Bon, ce n'était pas le propos non plus.

L'écriture de Boukhobza s'est vraiment relâchée. Elle alterne des chapitres à la première puis à la troisième personne. En faisant parler Jo, elle force un peu le ton, trop familier, et qui paraît superficiel.

Je suis d'autant plus déçue qu'il y avait quelques belles trouvailles qui m'ont interpellée. On voit venir de très loin l'histoire d'amour impossible entre Stella et Jo, mais elle pose une vraie question. Est-on responsable du passé du nos ancêtres? Jusqu'à quel point nous constitue-t-il? Un homme vaut-il plus cher s'il descend d'un résistant? Est-il médiocre parce que son grand-père collabora en 1942? La question est malheureusement un peu survolée et reste, de toute façon, sans réponse.

Mais surtout la fin est bancale, ratée. Il n'y a pas vraiment de certitude sur la mort de Francis. Des personnages qu'on pensait clef dans la trame (comme l'écrivain Saintonges tout en perversité et malveillance) n'y apportent finalement pas grand-chose. Sans compter certains passages proprement invraisemblables. Jo prend des risques qui sont à peine crédibles. La mystérieuse criminelle, troublante de beauté, reste toujours aussi énigmatique à la fin du roman. Tellement énigmatique que Jo ne la reconnaît pas quand il la croise, alors qu'il passe 300 pages à scruter des photos d'elle.

Sans doute, l'auteur a-t-elle essayé de refaire le coup de maître de "Sous les étoiles" qui intégrait sa petite histoire dans la grande, très grande histoire, celle des cataclysmes qui changent la face du monde. Mais, et cela n'engage que moi, elle y a échoué.

Je resterai fidèle à Chochana Boukhobza parce qu'elle a écrit le "Troisième jour" et "Sous les étoiles" qui m'avait éblouie (oui éblouie!).

Lien : http://souslesgalets.blogspo..
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