AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de paulotlet


L'historien Alain Boulaire retrace dans cet ouvrage la vie tumultueuse de John Paul Jones, né dans une famille pauvre écossaise, devenu Américain par haine de la Perfide Albion et qui s'illustra sur plusieurs champs de batailles navales à la fin du XVIIIe siècle. La vie héroïque d'un marin considéré de son vivant comme l'un des plus brillants commandants de son temps.

John Paul Jones commença sa carrière militaire au service des insurgés américains. Il fut l'un des premiers capitaines de la Navy et contribua à la constitution d'une marine de guerre digne de ce nom. Durant la guerre d'Indépendance, il eut souvent à en découdre avec les Britanniques et se rendit célèbre par ses nombreuses prises. Meilleur stratège que diplomate, d'un tempérament sanguin, il s'attira vite de nombreux ennemis, jaloux pour la plupart de son don naturel pour les choses de la mer.

A l'occasion d'une mission de l'autre côté de l'Atlantique, il fut présenté au Roi de France, le jeune Louis XVI, qui aidait les armées de Washington pour contrarier les Anglais. Devenu corsaire au service de sa majesté, il écuma le Channel avec beaucoup d'opiniâtreté. S'il était doué pour le métier des armes, John Paul Jones n'était ni homme d'affaire avisé, ni expert en relations humaines. La plupart de ses prises ne lui furent payées qu'avec retard et souvent bien incomplètement. Ses héritiers devaient encore percevoir le solde des sommes qui lui étaient dues plus de cinquante ans après sa mort!

Par la force des choses, John manquait souvent d'argent. La Grande Catherine ayant eu vent de ses exploits sur plusieurs mers du globe, décida de s'assurer ses services, le nommant contre-amiral dans sa guerre contre les Turcs qui avaient l'outrecuidance de refuser de lui céder les terres européennes de leur Empire. Comme à son habitude, John remporta des batailles et détruisit des flottes entières. Comme à son habitude, il trouva à se disputer avec la plupart de ses collègues qui s'attribuèrent tous les mérites de ses exploits. Tombé en disgrâce suite à des intrigues de Cour, il quitta la Russie un peu plus frustré et encore moins riche qu'à son arrivée.

Si la vie de John Paul Jones fut un véritable roman, sa mort n'est pas en reste. Enterré à l'extérieur de Paris, dans le sordide cimetière des Protestants anglo-saxon, son corps fut déplacé au cimetière hollandais à une date inconnue. le lieu ayant été abandonné, il resta inhumé au milieu de ce qui était devenu un champ d'épandage durant des dizaines d'années. Théodore Roosevelt ayant entendu parler de l'homme, se dit au début du XXe siècle qu'il y avait là matière à communication. On envoya quelques ingénieurs américains diriger les fouilles, retrouva le corps et il fut rapatrié avec tambours et trompettes.

J'aurais aimé lire cette biographie comme un roman. J'aimerais pouvoir écrire qu'on ne s'ennuie pas une minute en découvrant les aventures de l'intrépide marin. Hélas, Alain Boulaire écrit fort mal. Certaines phrases sont tellement lourdes et confuses qu'on doit s'y reprendre à plusieurs fois pour les comprendre. L'auteur se perd dans les détails les plus insignifiants, décrit les batailles avec trop de minuties et on s'endort, donne des listes de prises de manière exhaustives et on s'embête. On à l'impression que, défaut d'historien, il veut absolument rendre compte de tout ce qu'il a découvert manquant parfois de hiérarchie dans son traitement de l'information. Ce livre plaira à ceux qui aiment la mer, l'histoire de la marine ou des corsaires. Il donne des tas de renseignements sur l'époque, les habitudes des marins et les moeurs des Cours. Malheureusement, il ne fera pas rêver ceux qui espéraient une histoire épique. On se prend à rêver que quelqu'un s'approprie ce John Paul Jones et nous donne à lire un texte qui ait un peu plus de jarret!
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}