Dans un français parfait, plein de vitalité et d'humour,
Véronique Boulais évoque l'affection de la narratrice pour un ami à la personnalité trouble. le personnage de
Foulques apparaît comme un bourgeois-bohème riche et convenable. Il réalise son fantasme d'omnipotence, en l'occurrence auprès d'un groupe d'intellectuelles d'âge mûr avec qui il entretenait des relations amicales ou amoureuses bien avant qu'un héritage ne change son destin. Celles-ci restent attachées à lui parce qu'il les intrigue, parce que c'est une occasion de se retrouver et parce qu'il les invite sans compter. La « générosité » de
Foulques dépasse la résistance que pourrait lui opposer le citoyen lambda, puisqu'il y met les grands moyens : convier plus d'une demi-douzaine d'amies, dont la narratrice, pendant une semaine, dans l'un ou l'autre palace. Bien sûr, le lecteur cerne mal la personnalité de
Foulques, et pour cause ! L'auteure a choisi de ne pas tenter une analyse du personnage, mais elle évoque le ressenti de la narratrice qui devra apprendre à se détacher. Il s'agit donc d'une histoire d'émancipation où se croisent plusieurs thèmes : l'amitié, la solitude, l'amour, l'argent, la fuite du temps et l'écriture. Par ailleurs, le roman pose implicitement une question au lecteur que nous sommes : comment réagirions-nous face à un tel personnage mystérieux et non dénué d'attrait, qui se comporterait comme un metteur en scène prodigue et plutôt intransigeant ? Un petit bouquin vraiment intéressant, qui donne à réfléchir !
Commenter  J’apprécie         30