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Critique de Cyrlight


La Morsure du feu raconte l'histoire d'Aubain, jeune garçon d'une quinzaine d'années, qui souffre de la comparaison avec un frère qu'il n'a pas connu, disparu quelques mois avant sa naissance, alors qu'il n'avait que quatre ans. Solitaire et rongé de l'intérieur par cette ombre qui l'oppresse, Aubain confie ses troubles à la Lesse, la rivière, son unique amie jusqu'à l'arrivée de Viviane…

Merci à Babelio et aux éditions Weyrich pour l'envoi de ce livre, qui m'a laissé une opinion en dents de scie.

J'ai d'abord eu du mal à entrer dans l'histoire. La plume est assez particulière : très contemplative, très descriptive. Les envolées lyriques sont bien maîtrisées, mais on n'aime ou on n'aime pas. Malheureusement, je n'aime pas. À petites doses, passe encore, mais si je leur concède volontiers une certaine beauté, j'ai vite entrepris de les survoler. En outre, j'ai été assez déstabilisée par la manie de l'auteur de lâcher des phrases qui commentent le paragraphe suivant, avant, donc, que l'on sache de quoi il en retourne.

Au fil des pages, j'ai néanmoins été touchée par les tourments d'Aubain, ses réflexions, sa quête d'identité, la place qu'il tente de se créer, à mi-chemin entre celui qu'il veut être et cet autre que ses parents ont perdu… C'est le genre de récits que j'affectionne, ceux qui se focalisent sur la (re)construction, le mal-être, les cheminements intérieurs…

Tout au long du deuxième tiers du livre, je me suis dit que, malgré cette plume à laquelle je demeurais hermétique, j'allais sincèrement apprécier cette histoire… jusqu'à ce que j'aie l'impression de me retrouver avec, entre les mains, un roman de Clarisse Sabard (désolée, Clarisse, ce n'est pas de l'acharnement volontaire, vraiment !)

J'ai découvert le feel good avec cette auteur, et aussi le fait que les récits bisounours rose bonbon happy end où tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes sont encore moins à mon goût que les envolées lyriques.

Alors certes, ici, il y a la guerre. Il y a des morts. Des disparus. Des Prussiens qui ont commis des exactions et autres atrocités. Et pourtant, dans le dernier tiers, ce roman vire quand même au bisounours rose bonbon happy end où tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Peut-être le résumé m'a-t-il induite en erreur. Je me figurais que le frère d'Aubain était mort à la guerre, que d'aucuns le voyaient probablement comme un valeureux héros, ce dont souffrirait son cadet, mais en fait non, il s'agissait d'un garçonnet disparu dans son propre village. Garçonnet qui, malgré de vagues recherches, n'a pas été retrouvé.

Et c'est là que la comparaison avec Clarisse Sabard est inévitable. Comme dans les deux romans que j'ai lus de cette écrivain, La plage de la mariée et Les lettres de Rose, on a un protagoniste qui explore le passé de sa famille, mais qui stagne dans ses recherches parce qu'il fuit / remet à plus tard / re-fuit / n'est plus en mesure d'interroger un témoin-clé / se dérobe…

Et à côté de ça, tout le monde il est gentil, tout le monde il prend Aubain sous son aile, et tout le monde il lui apporte les clés pour comprendre son passé, s'en libérer, trouver sa place et le bonheur. À tous les points de vue. Ce n'est pas un roman sur l'acceptation, comme je le croyais (et comme je l'aurais préféré), c'est un roman où TOUT s'arrange à la fin, trop bien, trop facilement, trop « pile comme il faut ».

C'est un avis vraiment très personnel, et pas du tout objectif, je le reconnais. Autant le résumé me plaisait, autant l'auteur a hélas coché toutes les cases de ce que je n'aime pas dans un roman, mais je n'irais pas prétendre qu'il est mauvais. Il ne correspond juste pas à mes goûts.

Si vous aimez les oeuvres contemplatives, l'idée d'une quête de soi à travers la quête d'un autre et surtout les grosses happy end, il est en revanche fait pour vous.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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