Je contemplai avec admiration le soleil se lever sur un paysage de forêts aux couleurs flamboyantes. Les rayons réfléchis par le givre couvraient de paillettes scintillantes la campagne aux tons d'ors, d'ocre et de bruns.
Lorsque le tourbillon obscur avait fait son apparition, j'avais eu l'intuition que c'était le mal qui intervenait soudain pour réduire à néant tout l'espoir et la beauté du monde.
Ce n'est pas parce que tu n'y crois pas que ce n'est pas réel.
Alors que la magie m’envahissait, je l’imaginai sous la forme d’un grand cheval blanc, fier et intraitable. La force glaciale remontait jusqu’à mes mains, à fleur d’épiderme, hérissant mes poils sur son passage. Les yeux fermés, je visualisai l’étalon qui s’ébrouait en secouant sa crinière immaculée, avant de s’échapper au galop.
Son regard brillant d’admiration augmenta mon malaise. J’avais l’impression d’être un imposteur. Je ne méritais aucune louange. Je me rappelais encore la soif meurtrière qui m’avait aveuglée.