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Critique de milan


Le maître et Marguerite c'est l'histoire de......c'est l'histoire de.......Essayons autrement, plus simplement, bien que cela nuise au livre: il était une fois, un poète qui se balade dans Moscou avec un autre écrivain, plus âgé, qui lui explique en quoi son article sur Jésus Christ est raté. Un étranger se joint à la discussion...... il est question de Dieu et du diable, de Ponce Pilate que l'étranger dit avoir rencontré ( on est en 1930!!!!) .Et puis tout s'emballe: des gens meurent décapités par un tramway après avoir glissé sur de l'huile de tournesol, une joyeuse troupe formée de l'étranger, d'une sorcière rousse, d'un personnage au drôle de costume, et d'un chat déambulent dans la ville et sont à l'origine de situations des plus loufoques , avec pour conséquences des morts, des gens qui se retrouvent tous nus, une pluie de billets ( qui s'avèrent faux), un spectacle de magie aux allures de tribunal de la justice morale, des fugues, des voyages à la vitesse de la lumière,de tout le personnel d'une administration qui ne peut s'empêcher d'entonner en choeur un chant classique dès qu'ils ouvrent la bouche, et tout ce beau monde qui finit à l'asile. Et puis, entrent en scène Marguerite et l'homme qu'elle aime; le maître. Ce dernier est enfermé dans l'asile (lui aussi), déprimé après que les élites littéraires aient rejeté son oeuvre....il est alors persuadé d'avoir perdu l'esprit, et s'éloigne de sa bien aimée pour ne pas lui nuire. Mais Marguerite n'est pas d'accord, et accepte d'être la maîtresse de cérémonie d'un bal organisé par Satan , auquel sont conviées les âmes des plus grands tyrans de l'histoire, en échange de retrouvailles avec l'homme qu'elle aime. Je m'arrête là. le livre compte en fait trois récits aux rythme différents: les pérégrinations de Satan et de sa cour, tout en humour et loufoqueries, le déchaînement fantastique et passionné du voyage de Marguerite et de son histoire d'amour, et le récit ultra réaliste, plus "sérieux" de Ponce Pilate et de la crucifixion du Christ.En filigrane, se dessinent les amertumes de l'auteur devant l'élitisme culturel de son pays ( les écrivains" choisis" vivent dans une grande maison , comme des privilégiés, où il faut un certificat pour entrer), le totalitarisme de l'Etat russe ( des milices partout, une surveillance permanente, de la délation) et la perte de repères concernant le bien et le mal ( c'est juste moi ou le diable est plutôt sympathique, faisant preuve de compassion, voire d'un sens de la justice???).Il y a tout ça et plus, bien plus encore. J'ai particulièrement aimé les passages avec Ponce Pilate, saisissant de réalisme. Et bizarrement, à la fin de la lecture, ce n'est pas l'histoire d'amour qui ressort le plus, elle semble être simplement un alibi pour parler de la liberté de penser , de croire , de créer. Sympathy for the devil.
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