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Critique de clairemarquez75


Un petit garçon figé, sourire timide, illustre sur cette couverture des milliers de petites vies piétinées. Des silhouettes oscillant dans un début de vie sans garde-fous. Des enfants placés, comme on pose un meuble temporairement, placé là. La chaîne de sécurité est retirée, et l'histoire peut démarrer.
Posant un pansement sur la violence, le service d'aide sociale à l'enfance rattrape les promis à la noyade par brassées, pour les allonger sur les plages étroites d'une famille parfois borgne. Ainsi, Raphaël est à lui seul un de ces foyers, visant à apporter le peu d'équilibre à deux adolescents chargés de tonnerre, Léa, onze ans et Booba, treize ans. Tandis que Léa crie du regard la recherche d'amour de sa mère qu'elle voit en moments distillés, Booba hurle sa rage d'injustice par les poings. Et parmi ce brouhaha, un rythme, des projets, des marques d'attention, une vie qui bat, en dépit des attelles dont Raphaël s'est lui-même équipé.
Et puis il y a Maurice. Un énième enfant à poser sur la plage, encore, le temps qu'il sèche de la scène terrible qu'il a vécue. Une scène qui fait encore couler l'eau dans le fond de sa gorge, qui l'empêche de parler.
Il y a Maurice, qui symbolise à lui seul l'urgence de la situation dans un pays riche, qui ignore ces petits êtres cahoutchouc, après tout, ils finiront bien par ne plus être enfants, et choisiront d'eux-mêmes le rang des nageurs ou des noyés.
Il y a Maurice, sur cette couverture, ce petit garçon qui aimante ma mémoire, depuis que j'ai vu passer cet appel du pied de Jérémy Bouquin. Et il y a une histoire d'une infinie humanité, encore une fois, qui me touche tant chez cet auteur, sans jugement, confiant avec humilité son état d'âme entre nos paumes. Bon dieu, que j'aime cet artiste !!
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