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Critique de hanyrhauz



Quand l'universel rencontre le plus intime. C'est cette connexion que réalise Nina Bouraoui dans ce texte. Elle nous raconte les derniers jours de son père, en soins palliatifs. Un cancer qui le ronge, qui le diminue. Nina Bouraoui se retrouve face à l'ombre de celui qui a fait d'elle ce qu'elle est.
La perte d'un proche, quoi de plus universel ? Voir ceux qu'on aime nous quitter, la sidération, le déni, la colère. Les mots qui ne consolent pas vraiment. Et l'attente du moment qui verra tout s'effondrer. Une vie de fille qui bascule. Et puis l'intime, son père à elle. Pas n'importe qui. L'image du grand seigneur est très juste. le bandeau de couverture nous donne une idée de cette silhouette, de cet homme élégant comme sorti d'un film de Tati. Son parcours nous le prouve. le Gouverneur. Un titre pour un homme.

L'écriture de Nina Bouraoui est toute en finesse, en élégance. Elle trouve les mots justes pour parler de son père. Pour parler d'elle, de ses trajets vers le sud de la France et son amoureuse, mais aussi l'amie fidèle déjà passée par là. Il y a une émotion contenue, elle n'en fait pas trop, jouant aussi des silences, des respirations. Cela passe aussi par une mise à distance. C'est là que l'intime se sépare de l'universel. Son histoire est celle d'une fille qui voit mourir son père. Mais c'est l'histoire de Nina Bouraoui, écrivaine, qui voit mourir un homme d'une classe certaine qui s'avère être son père.

J'ai terriblement besoin d'identification quand je lis un livre. Besoin de pouvoir me retrouver dans la personnalité de l'autrice, dans la figure d'un personnage, dans un contexte social. Difficile ici, pour moi, de me projeter complètement. Parce que j'ai la chance d'avoir encore mon père, parce que le milieu d'où je viens et si différent du sien, parce que je ne porte pas un autre pays que le mien. Peut-être aussi parce que son père est impressionnant et que cette stature qui en impose ne me permet pas de passer le cap de l'émotion. Ce récit a su me parler mais pas véritablement me toucher. Restera le souvenir d'une lecture d'une grande justesse autour d'un sujet aussi difficile que le deuil qui se prépare.
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