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Critique de Mamzellegazelle


*** Quand la musique n'adoucit pas les moeurs***

Il y a des livres qui laisse le lecteur de marbre. Il y en a d'autres qui bouleverse le lecteur, qui n'en sortira pas indemne, qui y pensera sur plusieurs jours, qui fera des recherches sur le net pour se rendre compte du drame qui s'y était déroulé en ce mois de juillet caniculaire de 1999. Et ... c'est mon cas !

Etat de New-York, juillet 1999, le plus grand festival de la décennie doit avoir lieu pour fêter les trente ans de Woodstock, toujours basé sur l'Amour et la Paix. On attends 250.000 festivaliers, sur une ancienne base militaire désaffectée (curieux pour un festival basé sur la Paix), où les organisateurs ont bâti un mur infranchissable afin de filtrer les participants et surtout que tout le monde paye l'entrée.
Lors de conférence de presse, tout a été prévu et il n'y aura aucun problème !
Des points d'eau, des sanitaires, l'espace camping "ombragé", deux scènes distantes de 3 km, des tentes médicales, un service d'ordre de 2500 gars (pour 250.000 personnes !), et PAS de drogue à l'intérieur de l'enceinte ...
Les jeunes seront fouillés avec également interdiction d'emmener à manger et leurs boissons. le mot d'ordre consommer sur place, afin de remplir au maximum les caisses des organisateurs.
Qui ressort de l'enceinte, ne pourra plus y entrer malgré leur billet !

L'auteur Cécile Bourbon, nous raconte ici par le biais de quelques personnes ayant témoigné dans un reportage HBO (qui n'est pas passé en France), l'enfer de ce week-end de trois jours en juillet 1999.
Au fil du livre nous serons avec un jeune journaliste qui risque sa vie pour faire éclater par la suite la vérité, un groupe de quatre amis venus au festival, deux bons gars du service d'ordre et la médecin.
L'auteure met l'accent sur une canicule de plus de 38°, la base étant macadamisée sans ombre. Très vite, et ce, dès le premier jour, il n'y aura pas de point d'eau suffisant, pas assez de douches, les sanitaires déborderont avant le début de soirée du premier jour et le camping "ombragé" pas assez grand ...
Puis, l'horreur sera à son comble quand les ectasies circuleront librement rendant les festivaliers fous et remplis de haine par rapport à l'organisation.
Les filles, minoritaires seront rapidement prises en tant que proies : viols, tournantes, agressions ...
Rupture d'eau, faim et soif auront raison d'une foule en délire totale ou chacun est un danger pour son voisin.
Le cauchemar commence seulement ...

Quand j'ai commencé ma lecture jamais je n'aurais pensé ressentir tant de choses : incompréhension, colère, compassion, douleurs, malaise, pitié mais surtout dégoût total ... J'ai méprisé Matt l'organisateur qui est resté au frais donnant des ordres afin de remplir ses caisses de dollars alors que l'anarchie se déroulait au festival. Et pourtant, la lecture nous scotche et impossible de reposer le livre, sachant que ce sont des faits réels.

Cette lecture m'a complètement chamboulée, d'autant qu'en France personne n'en n'a parlé à l'époque ...
Afin de compléter cette lecture j'ai visionné (en VO) le documentaire de 15 mn, que vous pouvez retrouver sur you tube sous le nom de" Woodstock 99 Rock Story Concerts gone bad Documentary 1999 VH1" présenté par Anthony Edwards (Le docteur Green dans Urgence - Himself-), le drame l'avait frappé de plein fouet à l'époque puisque un de ses enfants y était !
Ce documentaire est aussi édifiant et terrible que le livre mais en moins complet bien sûr, puisque ce n'est qu'un extrait du documentaire complet qui n'est pas disponible , puisqu'il appartient à la chaîne HBO.

Je félicite l'auteure pour ces recherches de longue haleine et qui, elle aussi à dû vivre dans ce que la déchéance humaine a de plus plus terrible en elle : La haine de son prochain.

A lire, mais en ayant l'esprit bien accroché !
Nous sommes ici avec No Man's Land 99' dans un livre d'horreur basé sur des faits réels et non dans un roman.
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