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Critique de croquemiette


Florida nous narre l'histoire de Elizabeth Vernn qui, dès ses 7 ans va être utilisée par sa mère qui rêve d'en faire une mini-miss. Chaque week-end, des heures de route à travers les États-Unis pour se rendre dans diverses salles des fêtes sans charme et espérer gagner le concours, être la plus belle et écraser ses concurrentes.
Sa mère recule devant rien et y met toute son énergie et une bonne partie des finances du père. La jeune-fille devient une poupée à laquelle elle joue. Faux-cils, strings, soutien-gorge rembourrés, auto-bronzant, épilation, sourires blanchis et aguicheurs… Tous les artifices sont bons pour plier le jeune corps d'Elizabeth aux critères attendus par le juré.
Au début, la jeune fille est contente et se rêve princesse, mais très vite, tout ce bourrage de crâne l'a fait chavirer dans une haine violente pour sa mère qu'elle surnomme la Reine mère et son père qu'elle surnomme le Valet, homme soumis et suivant de très loin tout ce manège de froufrous et de maquillage.
Forcément, cette vie futile de compétition féroce a sur la psychologie de la jeune Elizabeth des séquelles graves. Même partie du foyer qu'elle fuit très tôt, son rapport à son corps est complètement biaisé faisant tour à tour de ce dernier un objet de désir, de dégoût ou l'utilisant à des fins artistiques et médiatiques.
Ce roman aborde des thèmes très intéressants comme la tyrannie des apparences, le statut des corps des femmes, la poursuite de la gloire, l'entraînement sportif extrême, le monde absurde de l'art contemporain et des galeristes… Mais le ton général ne m'a pas plu. Je n'ai ressenti aucune forme d'empathie pour Elizabeth. J'ai trouvé cette lecture trop révoltée, sans vraiment de profondeur, écrit dans l'hystérie, alors qu'il y avait de quoi faire un portrait autrement plus fin de la jeune Elizabeth et de son corps. Alors oui, la petite « Comtesse de Monte-Cristo » est assoiffée de vengeance, aveuglée par la haine, mais c'est un peu manichéen.
L'écriture est parfois surprenante, mais quelques maladresses m'ont empêchée de pleinement rentrer dans ce texte.
De même, et malgré le titre, j'ai compris au bout de plusieurs dizaine de pages que l'action se situait en Floride. le cadre est plutôt bien décrit mais il m'a manqué de la vraisemblance pour vraiment y croire. Ça aurait pu se passer n'importe où ailleurs.
Au final, j'en sors déçue, alors que la quatrième de couverture et la renommée de l'auteur m'avaient attirée.
C'est le premier roman que je lis de Olivier Bourdeaut , je n'ai pas lu le très salué et apprécié En attendant Bojangles. D'après les avis, il est bien meilleur. Je vais sans doute le lire dans sa forme audio.
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