Je ne sais pas combien de temps tu comptes rester ici, mais tu dois comprendre une chose. Ici, l’hospitalité est quelque chose de naturel, sans contrepartie. Avant même qu'un homme pense à planter du riz, Dieu, ici Allah, a déjà décidé avec qui il le partagera. Dans de nombreuses cultures le don que tu reçois est maléfique. La meilleure façon de t'en libérer, c'est de donner toi aussi. Le peu que tu as partagé avec nous, tu le partageras à ton tour avec quelqu'un d'autre, sous une autre forme. Voilà! En résumé, pas de remerciement car pas de dette, en tout cas pas envers nous. Tu le verras bien à l'usage, sous ces latitudes les occasions de "rembourser" ne manquent pas.
Quand tu souhaites ardemment faire quelque chose et que les nécessités du quotidien ou ce que tu peux considérer comme telles, t'écartent de ce "quelque chose", de deux choses l'une : soit tu renonces définitivement à tes rêves et tu rentres dans le rang, soit tu n'auras jamais de repos tant que la parenthèses qui s'est ouverte n'aura pas été close, définitivement close. J'ai longtemps eu l'impression que ton escapade n'avait été qu'une parenthèse dans notre histoire, qu'un jour elle se refermerait à jamais et que le texte que nous avions commencé à écrire ensemble pourrait être enrichi de nouvelles pages enluminées.