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Critique de brigetoun


La précision des mots qui rendent sensuellement la présence de la terre lourde, de la profondeur du bois humide.
Je retrouve dans ce texte, la langue que j'avais aimé dans « Incipit », relu dans la matinée, et cet univers, la vie et sa beauté dans la lourdeur de la terre - dont on essaie de tirer quelque chose, et qui prend toute la place, les humains en leur faiblesse et laideur (qu'il dit !) étant recrachés par elle, produits par elle – cette presqu'animalité de ces hommes et femmes, qui n'en est pas vraiment une, pas un paysage mais un monde, sans fleurs pour l'enjoliver – on en rencontre mais elles sont là, simplement, comme le reste, simplement noté par ces enfants qui en naissant trouvent le poids de cela, dans la pesanteur du temps presqu'immobile, ces enfants et leur morve qui y entrent dans ce monde de la vallée et y persisteront dans la lutte contre la terre, la haine, le vin mauvais des pauvres vignes, jusqu'à devenir ces morts que les hommes viennent veiller en se donnant du courage par leur nombre et les petits verres d'alcool blanc,
avec peut-être un peu plus de boue, de destin bouché que nature – et ceux qui s'évadent reviennent et sont repris par la vallée, même s'il y a au début un reste de lumière dans leur regard – mais pour chacun une façon d'incarner cela, dans la sauvagerie, ou l'étrangeté, ou l'anéantissement dans le vin ou les femmes prises, en devenant conteurs dans le rêve des veillées, en vivant et persistant dans le dénuement avec le labeur et la possession, tout de même, de cette terre détestée et qui vous déteste.
Et je suis amoureuse de ces textes, avec là encore de longues phrases, mais si naturellement en accord avec ces existences résistant à travers les siècles qui passent sur la vallée, que je m'en aperçoit à peine
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