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Critique de Ziliz


22 janvier 2007, décès de l'Abbé Pierre.
Paysan solitaire et bourru de cinquante ans, Gus ne laisse pas pénétrer grand-chose du monde extérieur chez lui, mais cet événement-là le travaille. D'autant que cette date marque un tournant dans sa vie, dans ses relations avec le vieil Abel en particulier.
Ces deux-là sont voisins depuis toujours, mais ne se parlent que depuis vingt ans, ils sont devenus amis comme deux ours taiseux peuvent l'être : « Ils avaient pris l'habitude de mélanger leurs solitudes en buvant un coup, chez l'un ou chez l'autre ». Ils s'entraident pour les travaux agricoles, ils ont la même vie : quelques vaches, quelques veaux, un chien, un vieux Massey-Ferguson, ils vivent isolés, soumis à un climat rude, se réchauffent au feu de cheminée et à coup de gnôle...

Une histoire qui a pour cadre la campagne, la vraie, « un lieu-dit au fin fond des Cévennes ».
Mais il ne s'agit pas d'un 'roman du terroir' pour autant, ni par le style, ni par l'intrigue. C'est beaucoup mieux, à mon goût, sans accent rural forcé, mais bien avec le regard de quelqu'un qui y vit.
Avant d'être happée par le suspense, je suis tombée sous le charme de la plume de l'auteur, de ses descriptions (attitudes du chien, notamment) et de ses dialogues en particulier. Les joutes verbales sont vraiment réjouissantes, même si l'on peut s'étonner du sens de la repartie de Gus, censé être un peu simplet - ou ai-je mal compris la présentation du personnage au début ?

Coup de coeur sur toute la lecture, jusqu'aux vingt dernières pages qui m'ont légèrement déçue. J'aurais sans doute préféré que l'auteur s'arrête un tout petit peu plus tôt, que l'intrigue reste plus simple, plus sobre...

Pour conclure, j'emprunte les mots d'Alain Léauthier (Marianne) : « On n'a pas fini d'en parler, du style Bouysse : charnel, racé. D'un rien, il fait un monde ».
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