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Critique de Chookie


Camille et Sarah sont meilleures amies pour la vie, depuis des années elles se disent tout. Elles sont en Terminale S dans un lycée public parisien et sont issues toutes deux d'un milieu assez aisé. Les parents de Camille travaillent dans la publicité et la finance. La mère de Sarah est psychologue. Alors que les deux lycéennes font des recherches pour un exposé sur la malbouffe, Camille tombe sur des vidéos Youtube qui critiquent fortement notre société de consommation. de lien Youtube en lien Youtube, elle visionne des vidéos dont le but est l'embrigadement des jeunes par Daesh. Celles-ci réussissent à la convaincre.

Les chapitres alternent les voix de Camille et Sarah. Au fur et à mesure, le lecteur comprend quelles sont les étapes de l'embrigadement de Camille. Les djihadistes utilisent des techniques de mouvements sectaires : les jeunes qui visionnent leurs vidéos sont abordés par un rabatteur qui les fait parler « afin d'individualiser l'embrigadement » et les faire se sentir persécutés par la société, leur entourage. Les jeunes sont intégrés, sur les réseaux sociaux, à un groupe qui les absorbe et leur fait perdre leurs repères. « le groupe pense à ta place. Si tu fonctionne comme un individu qui pense, tu deviens un danger pour eux. » C'est ce qui arrive à Camille lorsqu'elle est abordée, sur Internet, par Abucobra.

Sarah elle assiste impuissante à la métamorphose de son amie. A travers Sarah, qui est de confession musulmane, l'auteure explique clairement pourquoi la religion prônée par Daesh n'a rien à voir avec l'Islam. Ainsi, lorsque Sarah découvre le Coran lu par Camille, elle explique qu'il s'agit d'une traduction arriérée de l'Islam vulgarisée par les Wahhabites (mouvement politique et religieux de l'Arabie Saoudite), de même, Camille porte le niqab, tenue traditionnelle des tribus patchounes afghanes, antérieure à l'Islam. Ces vêtements ne sont pas les tenues traditionnelles des musulmanes. Ils ont été sacralisés par les Wahhabites, il y a 80 ans, afin d'effacer la personnalité, l'identité des femmes.

La seconde partie du roman est consacrée au processus de déradicalisation. Camille, sa mère et sa meilleure amie, Sarah se rendent aux réunions organisées par la préfecture. Camille prend conscience qu'elle s'est fait manipuler, elle réalise par exemple avec horreur qu'elle est restée insensible lors des attentats de Paris. le lecteur ressent alors de l'empathie pour Camille et la fin du roman est ainsi très poignante.
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