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Critique de Kochka94


On dit que la musique adoucit les moeurs... elle crée aussi des liens entre les coeurs.

Maxime est un petit garçon fasciné par les couleurs et leurs mouvements. Il ne parle pas, il est dans son monde, il n'aime pas qu'on le touche. Maxime refuse tout contact et le personnel de l'institut Jefferson, dont il est l'un des pensionnaires, doit le nourrir, le laver, l'habiller, car il n'arrive plus à le faire tout seul. Son état se dégrade et la directrice de l'établissement sent qu'il perd tout contact avec la réalité.
Maxime est autiste.

A 27 ans, Lucas vit seul depuis un drame qui a bouleversé sa vie, dix ans plus tôt. Se dissimulant sous un sweat à capuche, agoraphobe, vivant dans l'obscurité, ayant banni tout miroir de son domicile, anxieux, dépressif, toute nouveauté le stresse et déclenche des crises d'angoisse et de terreur qui le brisent un peu plus chaque fois.
Lucas est cassé.

Dray est le frère ainé de Maxime. Ancien militaire, ayant servi son pays avec courage, il a du quitter l'armée après une ignoble attaque homophobe de ceux qu'il considérait comme ses frères. Farouchement protecteur, il souffre de ne rien pouvoir faire pour Maxime, de ne pas réussir à établir un lien avec l'enfant, qu'il aime plus que tout. Il cherche aussi quoi faire de sa vie, de lui et se demande s'il aura un jour le courage d'avouer les raisons de son départ de l'armée.
Dray est perdu.

Quand des psychiatres émettent l'idée que la musique pourrait apporter un bienfait aussi bien au musicien qu'aux enfants, Lucas va alors devoir surmonter sa panique pour aller jouer du piano à l'institut. Et un petit miracle se produit : Maxime réagit, il écoute, il aime le mouvement des touches du piano, des notes, la vibration de la musique... et mieux encore, Maxime vient de lui-même vers Lucas quand celui-ci arrive. Et Lucas sait instinctivement comment agir avec Maxime, les petits cadeaux colorés qu'il lui apporte ancrent un peu l'enfant dans le monde.

Dray et sa famille, mis au courant de l'initiative des psy, sont heureux des progrès que semble faire Maxime, bien qu'un peu inquiets d'être mis devant le fait accompli. Dray surtout, et son instinct protecteur, arrive à se procurer le nom et l'adresse de Lucas et est bien décidé à lui rendre visite, après tout, qui est ce type qui arrive à s'approcher de son précieux petit frère, alors que lui n'y arrive pas, il veut lui faire comprendre qu'il n'a pas intérêt à lui faire de mal. Et quand il débarque un peu brusquement chez Lucas, envahissant sa maison, il est surpris de la réaction qu'il déclenche... mais sait identifier une crise de panique et arrive à la maitriser.

D'abord axée sur le bien-être de Maxime, la relation des deux hommes va doucement évoluer, ils se complètent, s'apaisent, se font confiance. Et au bout du compte, en acceptant la réalité de l'enfant, peut-être vont-ils accepter l'idée d'un avenir.

Une bien jolie histoire qui aborde des thèmes douloureux. L'écriture est agréable et arrive à nous faire ressentir toute la détresse de Lucas, mais aussi l'espoir d'une autre vie et l'amour qu'il soit familial ou charnel entre les deux hommes. Dray est parfois un peu bourrin mais il se fait pardonner par son attitude envers Lucas, toujours attentif et tendre. Et Lucas est touchant au possible, avec son désespoir mais aussi toute sa force quand il décide, pour Dray, d'avancer et de faire ce qu'il ne s'autorisait pas à faire. Et Maxime...

L'apparition de Victor est pour moi un peu superflue mais sans doute nécessaire pour permettre à Dray de tourner la page de cet épisode de sa vie.

Bref, une histoire forte de reconstruction et de nouvelle chance, avec de la souffritude avant le coin de ciel bleu, et des personnages plutôt bien construits. J'ai juste besoin d'une histoire très légère maintenant après deux lectures sur des thèmes difficiles.
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