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Critique de camati


L'exode de Juin 1940 et la guerre vus et ressentis par une fillette à l'imagination débordante (un moyen de survivre, sûrement) : l'avion allemand qui mitraille les colonnes de réfugiés est un grand loup, les blessures par balles des fruits rouges.
Se retrouvant orpheline sur les routes de l'exode, elle est recueillie par une famille de fermiers ; recueillie est un bien grand mot, elle est juste nourrie et dort dans la grange, histoire de montrer aux voisins qu'on pratique la charité ! Elle se lie d'amitié avec Michel, un peu plus âgé qu'elle mais le plus jeune de la famille, dont le rôle est de mener les vaches au pré.
En effet, la famille Dollé ne se laisse pas submerger par les sentiments, par l'émotion. Quand Georges, l'un des fils aînés, meurt, ils constatent que le repas est en train de refroidir. Ils ne versent pas plus de larmes que s'il s'agissait d'une de leurs vaches.
Dans le village où ils habitent, on retrouve des querelles à la Clochemerle, car des familles se vouent une inimitié sans bornes : le lecteur d'aujourd'hui y verra des gamineries plus qu'autre chose. Pendant ce temps-là, les deux enfants vivent dans un monde parallèle avec des valeurs différentes où les animaux ont une grande place: ils volent des croix pour les mettre sur les tombes du chien de Paulette, de poussins, de fourmis, etc…. Pour le lecteur, cette amitié est une parenthèse de douceur dans un contexte difficile où ils jouent à des jeux interdits. de cette manière, je suppose, s' isoler dans un univers débordant d'imagination leur permet de s'abstraire de la guerre et du chagrin. Il est probablement plus facile d'enterrer un petit chien que de pleurer la perte de ses parents lorsque l'on est un enfant. C'est le cas de Paulette ; et Michel est heureux que cette petite amie tombée du ciel partage sa vie où il n'a guère le loisir d'être un enfant.
J'ai lu qu'un certain nombre de Babelionautes avaient préféré le film au livre – notamment à cause de la fin différente, semble-t-il , mais je fais partie de ces lecteurs qui préfèrent se faire leur propre film dans leur tête. Je l'avais vu étant enfant donc j'ai oublié pas mal d'éléments et ne le regrette pas. En revanche, je me souviens bien de la musique de Narciso Yepes que j'avais appris à jouer à la guitare. Très beau morceau, plein d'émotion. Bonne lecture à vous aussi, si l'histoire vous tente.
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