La Saga de Snorri le Godi

Pour qui aurait envie de découvrir les sagas islandaises, genre ô combien passionnant mais dont la lecture, il faut bien le reconnaitre, peut parfois s'avérer ardue ou fastidieuse, la saga de Snorri le goði présente l'avantage de concentrer bien des aspects fascinants ou parmi les plus originaux ou les plus impressionnants de la civilisation nordique ancienne. Outre les innombrables scènes de bataille et les procès qui sont légion dans les sagas, on y retrouve, pêle-mêle, des rites d'appropriation de la terre, de la sorcellerie (notamment le chapitre 20, un des plus intéressants, où Katla trompe les regards des hommes venus chercher son fils), des scènes de jeux, des revenants à qui il faut intenter un procès pour qu'ils ne causent plus de dommages, des pluies de sang, des amants obligés de s'exiler pour éviter de croiser le mari outragé etc. Cette saga, s'il l'on en croit les propos de Régis Boyer dans son introduction, est plutôt crédible d'un point de vue historique (ce qui est loin d'être toujours le cas), notamment dans la description de certaines modalités légales fort anciennes qu'on ne retrouve pas dans d'autres sources. Son défaut pour le lecteur moderne, comme toujours dans les sagas, c'est la profusion de personnages, difficulté accentuée par le fait que de nombreux prénoms reviennent plusieurs fois. En résumé, un genre très intéressant, mais pour un public motivé