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Critique de bdelhausse


T.C. Boyle est un fin observateur du monde qui l'entoure. Dans ses nouvelles, il semble dresser des portraits de personnes, mais il y croque également notre société, ses bons et ses moins bons côtés. Nous finissons toujours par nous reconnaître dans un personnage, principal ou secondaire.

Boyle ne nous sert pas des nouvelles classiques, avec cette bonne vieille chute qui bouleverse tout, même si certaines nouvelles se terminent par un (petit) coup de théâtre. Il nous livre des tranches de vie. Le lecteur croise des gens, fait un bout de chemin avec eux et les quittent pour d'autres cieux ensuite. T.C. Boyle arrive à nous faire plonger dans ces univers car il inscrit ses nouvelles dans une certaine longueur. Elles font en moyenne une trentaine de pages, ce qui permet d'approfondir quelque peu, d'explorer les situations, de prendre son temps, de rompre l'unité d'action, de lieu et de temps. Et de montrer les diverses facettes de l'âme humaine.

Pour T.C. Boyle, tout n'est pas négatif dans la nature humaine. Beaucoup de nouvelles contiennent des motifs d'espoir, balancés par nos travers. Ainsi dans Sin Dolor, une nouvelle particulièrement noire où un enfant ne ressentant pas la douleur est exhibé par son père pour de maigres recettes, le médecin est partagé entre son intérêt personnel, sa curiosité scientifique et son serment d'Hippocrate. On peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide.

Tout comme dans La Conchita où le livreur d'un organe vital se retrouve à sauver des vies tout en mettant celle de la personne à qui est destiné le foie en danger.

Boyle peut aller dans une forme d'horreur (cf. Sin Dolor ou Treize Cents Rats où un veuf dépressif prend un couple de rats comme compagnons... mais les rats se reproduisent fort vite), mais il est très à l'aise dans l'humour à froid, comme le montre Pare-Balles sur le créationisme, ou L'Infortune de la Mère d'Aquiles Maldonado où la mère d'un joueur de base-ball vénézuélien actif aux USA est kidnappée. Tout cela est souvent cynique, bien vu, mais aussi profondément humain. Et l'écriture fine délivre toujours une charge poétique bienvenue.
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