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Critique de Pois0n


Avant toute chose, merci infiniment à Babelio et aux éditions Belfond pour m'avoir proposé de participer à cette Masse Critique spéciale.

Sans quoi, je serais passé à côté d'un chouette livre.

Imaginez. Vous montez dans un avion dans l'objectif de passer un an au Japon, pour finalement y rester une décennie... C'est ce qui est arrivé à Nick Bradley, l'auteur. Autant dire qu'avec autant de temps passé sur place, il a eu largement le temps de s'imprégner de la culture japonaise. A travers une galerie de portraits hétéroclite, hommes, femmes, enfants, japonais, gajin, métisses, il nous brosse à la fois celui de la société, mais aussi de cette ville tentaculaire qu'est Tokyo. Ne serait-ce pas elle, le véritable personnage principal de cette histoire ? Ou bien le petit chat calico que l'on retrouve d'un chapitre à l'autre ? Allez savoir. A moins qu'il ne s'agisse tout simplement des gens, dans leur ensemble. On dit souvent que le monde est petit : ici, c'est Tokyo qui semble l'être car, si chaque chapitre s'attarde sur une vie différente, chacune est connectée à au moins une, quand ce n'est pas plusieurs autres. Au fil des chapitres se tisse ainsi une véritable toile reliant indirectement tout le monde. C'est merveilleusement bien foutu.

Et toutes ces voix, que racontent-elles ? Des petits bouts de vie, ni plus ni moins. Des rencontres hasardeuses, parfois heureuses, parfois non. Des drames. Des petits moments d'espoir. La lecture n'est pas toujours joyeuse, mais jamais vraiment déprimante, plutôt empreinte d'une certaine mélancolie, semble-t-il inhérente à cette ville qui, comme une horloge, tourne immuablement, indifférente aux joies, aux peines. Mais qu'est-ce qu'une seule existence, perdue au milieu de millions d'autres ?

Et c'est ça, l'histoire de ce livre. N'y cherchez pas un roman de forme classique ; pour autant, il ne s'agit clairement pas d'histoires courtes ; sans vrai début ni fin, on a plutôt affaire à de véritables tranches de vie formant un tout, qui pourraient difficilement exister par elles-mêmes. On passe de l'intimité d'un personnage à un autre, traversant la ville au fil des saisons, abandonnant qu'on le veuille ou non ces compagnons de route après quelques pages, découvrant parfois ce qu'ils deviennent via quelqu'un d'autre, parfois non. Il faut accepter de ne jamais revoir certains pourtant sympathiques, tandis que l'on découvre avec joie que d'autres s'en sortent bien. Globalement, malgré les difficultés évoquées, le livre véhicule une aura plutôt positive. L'espoir que tout finira toujours par s'arranger, sans doute.

Tokyo, la nuit est un voyage. Pas seulement à Tokyo, mais aussi et surtout au coeur de l'Humain. Et y avait-il meilleur guide qu'un chat pour ça ?
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