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Critique de gabrielleviszs


A chaque fois que je plonge dans un livre de cette maison d'édition, celle du Chat noir, je sais que je ne vais pas être déçue. C'est une certitude et avec « La Nuit des Coeurs Froids, j'ai été plus que ravie, d'où le gros coeur juste au-dessus ! Sans le savoir, je suis tombée sur mon premier livre sur le thème Steampunk et j'adore ! En plus la couverture représentant plusieurs scènes et très très belle.

Débutons à Glasgow, avec un prologue plus qu'alléchant, ne mettant que le IL en avant. Mais qui est ce IL ? Quelle est sa force ? Son pouvoir ? Nous ne le saurons que tard, bien plus tard, en attendant, nous faisons la connaissance d'un provençal du prénom d'Antoine. Un archiviste qui vient en ces lieux pour y passer des vacances bien méritées. La pension où il va loger est tenue par un couple particulier, mais grâce à eux, il va avoir des adresses à visiter, dont le fameux « Lost Castle », le magnifique château de cette petite ville. Lors de sa visite, il va en oublier son ordigraphe, ce qui va l'amener à y revenir, mais pas de la meilleure façon qui soit. Durant ce temps, Harald, un vampire psychique – pour info, j'ADORE ce personnage – semble plus troublé qu'il ne devrait l'être. Cet homme ne tue pas les humains pour se nourrir, non, il attend leur mort naturelle et vient s'imprégner de leur essence afin de vivre comme il se doit. Malheureusement, les cadavres ne lui sont plus d'aucun secours. Ils semblent se fermer à son esprit et ne lui apportent plus la nourriture nécessaire pour vivre. Obliger de faire lui-même ses propres recherches, Harald va devenir le pion d'un jeu à l'échelle mondiale et accessoirement mettre en colère Erwan, un spectre rodant dans le cimetière où notre vampire fait ses courses. Mais bien entendu, s'il n'y avait que ces lignes directrices, le livre ne serait probablement pas aussi intéressant et nous continuons le début du livre avec l'inspecteur Pétrovitch et son adjoint Rastaclous qui vont devoir trouver pourquoi les gens de Glasgow se donnent la mort sans aucune raison apparente. Et lorsque j'écris sans raison, ils ont tout pour être heureux.

Mystères et boules de gommes ! Suicides, morts qui se dénaturent, sang qui mute sans causes plausibles. Que de mystères qui ne doivent pas rester sans réponses et des réponses, nous en auront. Mais ne nous pressons pas, car pour ma part, j'ai adoré – c'est un mot qui va revenir régulièrement, déjà depuis le début – la manière dont les personnages entrent en scène, pour arriver à un même chemin. Chacun va avoir ses propres ennuis, ses propres rencontres, sa vision des événements. Les informations vont se compléter, ou au contraire nous faire prendre une autre route, avec détour de préférence, nous emmener à CE point qu'ils doivent tous atteindre d'une manière ou d'une autre. Aucun des personnages, dont je parlerais juste après, ne provient de la même époque, des mêmes lieux. Aucun d'entre eux ne voient ce qui leur tombent dessus, ne pensant pas qu'il s'agit d'un bout de ciel qui leur tombe sur la tête, alors qu'en fait, au moment où ils vont lever les yeux, c'est déjà trop tard.

Parlons des personnages et je vais les prendre par ordre d'apparition, en quelque sorte. Antoine est donc archiviste, il est en vacances et vient pour se reposer. Manque de bol, il va se retrouver dans une guerre sans le savoir, sans connaitre ce qu'il doit faire le jour J. Son métier m'a étonné – car je ne vous ai donné qu'une partie de son travail – mais la page suivante, j'ai bien compris pourquoi il travaillait ainsi. Il à beaucoup de curiosité envers les sciences, le surnaturel, borné, surtout envers Harald. Lorsqu'il à une idée derrière la tête, il ne l'a pas ailleurs, ce qui le rend égoïste par moment, mais cela ne dure pas vraiment.

Mes préférés sont Harald aux doigts dorés et son cher Mouscarpion. Lorsque le premier est un vampire déjanté, parlant de tout et de rien à son mobilier, le second est un métamorphe qui l'aide en étant près de lui, le soutenant dans ses diverses positions. Mouscarpion est près à donner sa vie à cet homme, mais l'inverse est vrai également. La souffrance de l'un est automatiquement ressenti par l'autre et voir notre petite chauve-souris faire de son mieux pour remonter le moral de notre vampire et inversement est adorable –même si aucun des deux n'aimerait ce terme pour eux deux. Un amour père/fils qui est très fort. Leur lien les amène à se parler souvent par la pensée et les répliques de Mouscarpion, bien que plus courtes, donne énormément d'humour, sans compter la façon dont se comporte Harald. Ce dernier est très attachant, pas parce que sa folie l'isole quelque peu, mais parce qu'il à une prestance, un savoir-faire – il faut le voir découper les cadavres – et une manière d'appréhender sa vie sans avoir besoin du regard des autres.

Je continue avec Petrovitch et Rastaclous, nos chers inspecteur et adjoint. Démunis face au taux de suicidés en hausse perpétuelle, ils sont tous les deux ouverts à beaucoup de propositions concernant leur problème, mais lorsque le premier se retrouve en face de Nicolas Flamel, le doute subsiste. Il faut se mettre à l'esprit que Petrovitch est comme qui dirait bourru, mais il cache un coeur énorme. Entre les deux hommes, il existe une amitié en plus de leur travaille qui leur confère du respect mutuel. Ah Nicolas et Cie ! Cet homme est une véritable source d'informations, sans oublier ceux qui sont avec lui, dont je tairais le nom ici. Il aime jouer, il aime découvrir et par-dessus tout, il aime garder des informations importantes pour ne les donner qu'à la fin. Il est très prétentieux par contre, la modestie ne l'étouffe pas. Un petit mot sur Pétunia, une jeune femme dont sa particularité va servir, même si elle l'a mal vécu dans sa tribu. Journaliste, elle cherche la petite bête, veux tout savoir, curieuse, encore plus qu'Antoine, lorsque les deux vont se trouver sur le même chemin, qu'ils le veuillent ou non, ils vont s'entraider. Elle est rayonnante et même dans la peur, elle arrive encore à faire de l'humour à petite dose. Son langage m'a fait mourir de rire et lorsque notre provençal la rattrape, j'imagine la tête de la jeune femme, fou rire garantie. Un petit dernier pour la route. Il s'agit de Baraufrond. Avec les descriptions de l'auteure, j'ai vraiment très bien imaginé à quoi lui et ses semblables ressemblaient. Ils sont des amis improbables d'Harald et il le leur rend bien. Loyauté, amitié, ce ne sont pas des mots vains, lorsque le danger rôde, lorsque la vie de l'un d'entre eux est en cause, les actes sont là pour montrer que cette amitié forte intervient et que cette appartenance à deux clans rivaux n'existe pas. Ils s'entraident dans les coups les plus durs et vont se « donner la main » lors de la grande bataille.

L'univers est fascinant, les mots, la création des instruments utilisés, des appareils et machines décrites. La façon dont les personnages, surtout Harald, sont en décalé complet par rapport à… Non, en fait tous les personnages sont en décalés et j'ai adoré. C'est un monde où la magie, les sciences, les dispositifs à vapeur, les robots, la fiction et le surnaturel se mêlent. Dès le départ, j'ai été complètement happé par l'ensemble complet. Sans oublier le nombre incalculable de races qui existent, dont les vampires cités en 4eme de couverture et dont ils ne sont, aux yeux des humains, qu'un simple mythe. J'ai adoré le fait que nous, pauvres petits humains qui nous suicidons les uns après les autres, croient en toutes les autres races, mais eux ? Non, jamais de la vie voyons ! La quête est complétée à la fin, mais vraiment à la fin du livre, un véritable moment de surprises et de compréhension. Toutes les pièces du puzzle se sont imbriquées pour que nous, lecteur avides de connaissance, puissions enfin avoir le but et les enjeux finaux.

Le travail fourni par l'auteure est colossal, autant dans les descriptions des lieux, mécanismes, mais aussi dans les personnages. le texte est très riche, les interludes sont tous simplement parfait. Par contre, niveau sadisme, Esther Brassac se pose bien en maitresse des lieux. Je pense essentiellement à Antoine et le rôle qu'il doit tenir, dont nous ne savons rien et nous ne l'apprenons qu'une fois qu'il est en place, et encore. GRrrrrrr voila ce que j'en dit, la patience est une vertu que je n'ai pas, mdr. Dans tous les cas, je suis très heureuse d'avoir été menée en bateau par moment, de mettre fait perdre dans un brouillard sans nom à d'autres et de pouvoir traverser des couloirs sombres pour atteindre les Coeurs Froids, car je ne pensais ABSOLUMENT pas à ce qu'ils soient ça ! En bref, je vous recommande ce livre, je le fais rarement, mais c'est un véritable petit bijou de rebondissements, de cachotteries, de voyages imprévus. de nouvelles portes s'ouvrent sur l'avenir incertain de Glasgow et j'ai ADORE y plonger tête la première. A qui le tour ?

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/la-nuit-des-coeurs-froids-esther-brassac-a108797762
Lien : http://chroniqueslivresques...
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