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Critique de MiryLec


Est-ce que les fantômes existent? Là n'est pas la question que pose Vincent Brault dans ce recueil de 90 histoires de fantômes qu'il présente lui-même comme « une enquête de terrain » (p. 12) qui finira par constituer « […] un livre pour mettre en commun mes fantômes et ceux des autres, un livre entre deux mondes, un livre à la frontière du littéraire et de l'ethnographique » (p. 96). L'objectif n'est pas de démontrer que les fantômes existent ou non mais de simplement relater les histoires qui lui ont été contées.

Qui sont ces fantômes et que disent-ils de nous? le titre « Les ombres familières » prend toute sa signification. Ces fantômes nous parlent de nos deuils, de nos traumatismes, de nos manques. Ils sont à la recherche de celui qui a été perdu ou de celle qu'on souhaiterait devenir. Ils disent nos peurs et nos espoirs.

Et toutes québécoises, ces histoires parlent de nous comme peuple. En comparant les récits de fantômes du Japon à ceux du Québec, l'auteur note que « ce type de récit est culturellement déterminé ». À dire que même nos perceptions sur ce qu'on voit, ce qu'on sent est influencé par notre culture. Par exemple, au Québec, les histoires de revenants sont nombreuses, formes que ne prennent que rarement les fantômes du Japon, nous spécifie Vincent Brault.

Sur la forme, le recueil est divisé en plusieurs catégories. On distinguera donc les récits de possession à ceux par exemple d'étreintes d'un être cher disparu. On passe donc des frissons de peur à une tristesse certaine, on est happé par le suspense d'une histoire puis on rit plus tard. L'auteur introduit pour nous chacune de ces sections, ce qui ajoute certainement au bien-fondé de sa démarche.

De plus, les histoires prennent la forme d'une transcription de ce qui a été conté à l'auteur. Il s'agit donc de récits purement issus de l'oralité dans une langue québécoise actuelle. Puristes d'un français littéraire, vous abstenir.

En somme, je ne savais pas trop comment aborder cet ouvrage au début si ce n'est avec de la curiosité , et j'ai finalement pris un malin plaisir tout au long de ma lecture. Je félicite Vincent Brault pour ce recueil sans prétention et je me dépêche d'aller à la rencontre des fantômes du Japon avec son précédent roman « Le fantôme de Suzuko ».

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