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Critique de emmyne


Ce second album, après " Love le tigre ", est tout aussi impressionnant. Il ne s'agit pas d'une suite, c'est l'esprit série, le même concept en d'autres lieux pour une autre histoire animalière.

Love - le renard s'ouvre sur de somptueux tons fauves d'automne ( auxquels le visuel en fin de cet article ne rend absolument pas justice quant aux teintes, aux fondus, quant à la finesse et la précision du trait ). Ces premières pages dévoilent un panorama de l'île, de la vie sauvage qui s'y joue, un véritable travelling sur ces paysages de terres intérieures montagneuses et ses côtes suivant les espèces animales nous entraînant de l'une à l'autre, d'un espace à l'autre : des boeufs musqués dans les clairières, bouquetins sur les rochers, phoques et manchots sur les grèves de cette île au Nord, rapaces et oiseaux de mer avec lesquels nous plongeons, croisant baleines et orques. Des premières pages en présentation de l'environnement et des personnages de ce récit qui se passe de mots, à la façon d'un documentaire, avant l'irruption volcanique qui surprend le lecteur par la chute de roches dans la mer. Emergeant, il retrouve une terre blanchie par l'hiver que traversent à présent des coulées de lave; tout un univers secoué par des explosions incendiaires. A la violence du volcan répond celle des animaux en fuite, luttant, parfois les uns contre les autres, pour survivre, rejoindre les rives.

La tension du scénario est parfaitement rendue par le découpage dynamique des vignettes, par les choix alternés de perspectives, le rythme des scènes et des rencontres. Les pages consacrées à l'ours blanc, contraint de se jeter à l'eau d'un iceberg qui s'effondre et de nager parmi les orques qui n'épargnent pas les phoques se précipitant à la mer, puis d'affronter un ours brun sur les pentes enneigées de l'île entre avalanches de neige, de pierres et de lave, montrent à elles seules toute la maîtrise narrative et graphique de cet album : sur les planches, variété de formats de cases, parfois insérées l'une dans l'autre, les fuites et les combats en séquences comme découpées par un ralenti et des plans extrêmement visuels quant aux attitudes et mouvements. Tout au long de l'album, des zoom se focalisent sur les expressions des animaux, arrêt sur image.

Et ce renard du titre ? Ces scènes sont celles qu'il voit dans sa course éperdue à contresens. Ce renard remonte vers les forêts car ce n'est pas son instinct de survie qui le guide mais son instinct maternel… La renarde va chercher son petit au terrier, ce que nous découvrons en fin de récit.

Sur les dernières pages, apaisées, lumineuses, les couleurs pastel d'un nouveau printemps.
Lien : http://www.lireetmerveilles...
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