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Critique de Ancolie


Nous sommes dans les années 80 à Paris. Andréa Malgas, métis d'une trentaine d'années, y vit depuis huit ans. Elle a fuit l'Afrique du Sud.
Intégrée maintenant dans ce pays qu'elle a apprivoisé, elle se laisse vivre. Elle est heureuse avec Paul, son amant, écrivain et scénariste, jusqu'au jour où il la demande en mariage. le « oui » ne lui vient pas spontanément alors qu'elle l'aime profondément. Pour tenter de comprendre cette réticence, Andréa décide de partir seule quelques temps en Provence en invoquant comme raison des repérages sur le prochain film de Paul basé sur l'histoire de la peste. Les premiers jours de son voyage, elle essaie de faire le point et seuls des souvenirs de son enfance et de sa fuite la hantent. Les retrouvailles avec elle-même sont bousculées par l'arrivée impromptue de Mandla, un ami de Paul, sud-africain noir impliqué dans la résistance à l'apartheid qu'elle n'apprécie pas. S'ensuit des discussions orageuses entre cette femme qui ne veut plus rien à voir avec son pays d'origine et cet homme qui se bat pour lui, quitte à y risquer sa vie. Ce qu'Andréa ne sait pas c'est que Mandla détient la clé de ses choix à venir…

C'est avec beaucoup de fougue et de sensualité que nous suivons les pas d'Andréa, femme intense et fière. On s'attache à elle, à ses emportements, à ses doutes.
Par le biais d'une narration particulière alternant les « je » et le « il », André Brink nous parle des thèmes qui lui sont chers : l'engagement politique, le racisme – la peste de notre époque - et les relations amoureuses entre noirs et blancs. L'action du roman ne se passe pas en Afrique du sud comme la majorité de ses romans mais elle envahi notre lecture à chaque page, violente et dangereuse, belle et lourde de sens.

Le Mur de la peste est avant tout un très beau portrait de femme que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Seule la fin m'a laissée sceptique : l'auteur se détourne d'Andréa pour en revenir à son amant qui lui aussi est emprisonné dans ses doutes face à l'engagement. J'en ai ressenti de l'irritation comme si finalement, Andréa n'était qu'un moyen de mettre en valeur cet homme et que d'un coup, elle passait au second plan. J'ai même eu l'impression que l'auteur se substituait au personnage de Paul : intuition confirmée ou pirouette réussie ? Je pencherais pour cette seconde solution avec cet auteur passé maître dans l'art de manipuler ses lecteurs…
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