AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Peteplume


L'histoire se passe dans une vieille maison de Cape Town, un peu négligée par son propriétaire, Ruben, dont c'est le cadre de vie depuis fort longtemps. Elle est donc pleine de souvenirs de sa vie passée et on sent dès le début du roman le réconfort des habitudes de vie du protagoniste, de ses constructions mentales sur son enfance et sa vie matrimoniale avant son veuvage. Magrieta, la femme de ménage qui sait tout de la famille et de la maison, tient du début à la fin du roman, un rôle essentiel. du fait de son grand âge, cette maison où prend place la quasi intégralité du roman est aussi, en particulier à travers le personnage historique et fantomatique d'Antje, rattachée à l'histoire douloureuse de l'Afrique du Sud colonisée. Pour ce qui est du présent, l'action— si on peut parler d'action pour un roman essentiellement à caractère psychologique — se situe juste après l'avènement au pouvoir de Nelson Mandela. On sent très bien la déception face à cette nouvelle administration qui n'a pu endiguer la violence, la criminalité et la corruption qui marquent de façon quasi inhérente l'Afrique du Sud. C'est donc le cadre spatio-temporel dans lequel s'inscrit l'amour improbable entre un veuf sexagénaire, le propriétaire de la maison, et sa jolie locataire à l'aube de la trentaine, insaisissable, un peu irresponsable mais néanmoins et peut-être, de ce fait, attirante. Elle bouscule les habitudes de vie et de pensée de Ruben, ses défenses émotives. C'est depuis le point de vue de Ruben (un double de Brink?) que nous parvient tout ce chamboulement de vie, à la fois souffrant et nécessaire, un peu à l'instar de celui de son pays. Plus rien ne sera comme avant...

Le roman est fort bien construit . Les personnages ont des caractères puissants et attachants. Plusieurs thèmes s'entremêlent dans le récit, et, pour ceux qui peuvent lire entre les lignes, il offre plusieurs niveaux de lecture, entre autres, par ses citations et pratiques intertextuelles. André Brink donne ici la mesure de son talent.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}