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Critique de LoupAlunettes


Peut-on attraper un rêve ?
Le plus beau d'entre tous sent le lilas, logé entre deux brins, scintillant de la beauté qui l'anime, du soleil qui le réchauffe afin qu'il continue de vivre, attendant sagement d'être cueilli.
Un rêve ne peut être attrapé. Enfin, le grand Gaston le pense, il n'en n'est pas sûr.
Tout dégingandé dans des vêtements trop grands pour lui, se grattant la mèche folle qui trône sur le sommet de son crâne bien coiffé, le grand Gaston tente de toute sa bonne volonté de se rappeler à quoi ressemblait un rêve. Parce que lorsque l'on grandit, on oublie. le grand Gaston doit à tous prix s'en souvenir afin de pouvoir le rapporter avec un filet à papillon ou ses mains ou ses pieds, comme il le peut. Peu importe. Il doit capturer le plus beau des rêves pour le seigneur de son royaume, son maître cupide et énorme, le sévère Mougueule.
La petite Rosalie, bien pressée sur le chemin de l'école, prendra le temps toutefois d'aider le brave Gaston à résoudre les trois énigmes du rêve malicieux, qui n'est pas prêt à se laisser saisir aussi facilement.

: Un premier roman onirique et poétique, sonnant comme un conte qui nous ramène à la magie de l'enfance. Un rêve qui sent bon le lilas, qui brille comme des bulles de lumière se multipliant et dansant sous notre regard, des cercles qui tentent de se faufiler entre nos cils mis- clos et baignés de lumière, ce rêve-là est très séduisant.
Mais le rêve peut prendre tellement de formes diverses et variées, nous évoquer tellement de petits bonheurs qui nous ont touché le coeur, chatouillé délicieusement les narines, caressé d'une chaleur maternelle ou contenté généreusement du goût indicible d'une tétine ou d'un pouce.
L'histoire est accompagnée d'illustrations délicates signées Rascal, d'inspiration zen d'Asie et rétro des débuts du siècle dernier dirait-on, des sortes d'empreintes de peintures comme laissées par l'ajour habile de pochoirs crées par l'artiste.
Sur ses pages, Rascal y dépose son rêve aux allures de spirales, qui rappelleront le jeu enfantin, psychédélique et créatif du Spyrographe.
Nathalie Brisac nous fait cadeau d'une sorte de petite fable qui nous rappelle combien il est important de garder ses jolis souvenirs dans un coin de sa mémoire, à quel point le plaisir du rêve nous protège de l'aridité des coeurs. le grand Gaston, par sa sincérité, donnera à Rosalie une leçon inespérée que tout adulte devrait donner aux générations suivantes.
Une belle histoire pour les premiers lecteurs et pour les papas et mamans qui peut-être ont oublié de continuer à rêver.
A partager en famille.
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