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Critique de JeanneLaska


C'est une drôle de coïncidence que l'autre jour justement, je publiais un article intitulé "La romance : entre misogynie et féminisme". Parce que Harvard's Education est l'une des romances les plus féministes que j'ai lues. Notre héros, Daryl “Harvard” Becker (parce qu'il a gradué avec les honneurs à Harvard), est l'un des SEALs à qui l'on assigné la mission de créer une équipe anti-terroriste conjointe avec des agents FInCOM. L'un de ces agents est une femme, P. J. Richards.

La relation entre nos deux héros prend un très mauvais départ lorsque Harvard exprime l'opinion que les femmes n'ont pas leur place sur un champ de bataille. Durant tout le roman, P. J. n'aura de cesse de le convaincre du contraire. le conflit entre un héros un peu macho et une héroïne un peu féministe n'est ni nouveau ni rare en romance. Ce qui est plus rare en revanche, c'est qu'il soit bien traité, plutôt qu'utilisé comme un simple raccourci ou prétexte, et complètement oublié aussitôt que fond l'inimitié première entre les protagonistes. Comme si les différends entre un homme et une femme au sujet du statut de la femme perdaient leur importance, voire disparaissaient dans le magma de la passion… Si l'expérience du couple m'a appris une chose, c'est bien que ce n'est pas le cas.

Et dans Harvard's Education, Dieu merci, ce n'est pas le cas non plus. Lorsque Harvard fait l'effort de vaincre l'hostilité de P. J. et qu'ils deviennent amis, puis amoureux/amants, leur “problème” initial ne cesse pas de faire question, au contraire. Autant P. J. ne peut pas s'empêcher de s'attacher à Daryl, malgré ce qu'il pense et ce qu'il a dit, autant cela reste une épine dans leur relation tant qu'il n'a pas changé d'avis. L'amour et la vision du monde sont deux choses à la fois distinctes (l'une ne peut résoudre l'autre) et inséparables (on ne peut pas faire abstraction de l'une ou de l'autre).

Par ailleurs, j'ajoute que le personnage de Harvard n'est pas moitié aussi anti-féministe que le héros de Julie James dans Practice Makes Perfect, par exemple (quel imbécile, celui-là ! eurk). Non seulement, comme on le découvre peu à peu, Harvard est en réalité à peu près parfait, mais son côté macho ne concerne d'emblée qu'un domaine limite, celui de la ligne de front. Je ne précise pas cela pour l'excuser, mais parce que c'est réaliste. La plupart des hommes dans notre entourage ne sont pas misogynes, ni ouvertement sexistes ou anti-féministes (du moins je vous le souhaite). Or, malgré même parfois un soutien à la cause féministe, on s'aperçoit que dans des cas limites, où la culture, la tradition, l'habitude est trop forte, ils n'arrivent plus à penser hors du genre…

C'est ce qui arrive à notre héros. Il n'y a rien de misogyne ni de sexiste dans sa pensée consciente, mais l'idée d'une femme au front, surtout une femme comme P. J., tellement plus petite et plus faible que lui, ça réveille quelque chose d'irrationnel en lui… Et non, cet “instinct” de protection n'est pas “normal”. Pour Brockmann, pas de “boys will be boys“. Une femme va lui montrer la lumière.

Une autre chose pour laquelle j'apprécie Brockmann est qu'elle écrit des personnages qui ne sont pas des Blancs. Ici, les deux héros sont noirs… un cas de figure que l'on voit trop rarement dans la romance mainstream, surtout si elle n'est pas écrite pas une auteure elle-même noire.
Lien : http://romanceville.wordpres..
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