Je t'emmènerai à Syracuse

De mes histoires d'amour, j'étais revenu couvert d'égratignures mais indemne. Pas une cicatrice qui ne se résorbât, telle une flaque abandonnée, sous le feu d'un nouveau soleil. Toujours sincère...
...
Comment pardonner à une femme de ne pas être la dernière, l'ultime, celle qui vous consume et brûle jusqu'aux cendres de vos cendres ? De tout mon être j'aspirais à une rencontre à la mesure de ma démesure...
...
Je l'ai rencontrée, je l'ai rencontrée...

Je sortais véritablement du désert, d'une longue page grise, de ce gris humide qui glace l'âme et vous anesthésie puisque vous ne sentez plus rien. Que sentir puisqu'il ne se passe rien ? Rien. Rien que l'absence de ces faits - parfois minuscules - et de ces rêves qui colorent la vie. Une partie de mon existence venait de se terminer, l'autre n'avait pas encore commencé: j'étais dans les limbes.

Les souhaits que l'on veut réaliser se programment activement. Tu es un rêveur passif. Réveille-toi.

J'ai compris que mon langage n'avait pas cours. Manfredi, ai-je songé, tu es en territoire étranger !
"J'ai fait l'amour avec elle. Très mal. C'est difficile la première fois, quand il n'y a pas un minimum de passé entre deux êtres. L'émotion vous empêche d'agir de façon animale.

Totalement dépourvu d'ambition, je connaissais enfin la sérénité. Tout pouvait m'arriver puisque, justement, je ne souhaitais rien. J'avais appris à contrôler mes rêves.

Ne soyez pas frivole avec le destin.