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Critique de Nicoliseur


Jai entendu parler à la radio cet auteur avant de le lire.

Son livre voyages du coq est un journal de voyage un peu singulier dont les

soixante-dix histoires se déroulant sur tous les continents sont éclairées par la cécité de l'auteur.

Entre chaque nouvelle, une strophe poétique qui apporte encore plus de légèreté.

Comme annoncé, en effet Jean-Pierre Brouillaud utilise sa cécité et son verbe poétique comme une lampe de poche pour explorer le grand corps palpitant du monde. »

Nous prenons le champagne avec ses morts, faisons l'amour sur les genoux du dieu Shiva dans le Catmandou hippie, endossons une cape d'invisibilité dans une zaouïa marocaine, découvrons la honte, la colère d'un adolescent qui croit perdre la vie en perdant la vue et prendra la route de manière ordalique pour pouvoir se reconstruire.

Il y a dans ce parcours de vie atypique des influences incontestable de la génération hippie, une spiritualité sans itinéraire tracée, de la souffrance, de l'outrance, de la réparation, des rencontres comme celle avec la communauté indienne Kogi en Colombie qui nous mettent en face de l'évidence qu'en détruisant la nature, l'humanité va droit dans le mur.

Page après page nous réalisons avec Jean-Pierre Brouillaud que crises et obstacles croisant nos routes n'auraient pas pour vocation de nous mettre en miettes mais de nous assouplir pour mieux nous ouvrir au réel…

Un livre profond, distrayant, que l'on peut ouvrir à n'importe quelle page car il n'y a pas de chronologie narrative.

Son éditeur nous prévient : « Voici une invitation au voyage qui dérègle les sens, mêlant érotisme, humour, audace et sagacité. »

Un itinéraire de résilience à mettre entre les mains des gens qui ont soif d'authenticité.

Il y à une petite faute de goût, un carnet de photos au milieu du livre qui n'est pas accordé aux narrations ; mais l'auteur est aveugle, c'est excusable non ? 😄Un livre comme une galerie de portraits émotionnels où l'auteur, voyageur aveugle, pour pouvoir s'accepter prend des risques… et quels risques !

«En pleine adolescence, comme il écrit, ça tremble dans sa terre intime quand il découvre que ça lui a prit au moins un an pour réaliser que désormais il est aveugle. »

ces pages disent que l'on ne voit pas ce qui est tant que l'on est dans le déni du réel de soi,

il a seize ans, dans les écoles pour déficients visuels il étouffe, alors il fugue en tendant le pouce et commence là une vie étonnante où se mêlent provocations, immaturité et recherche d'équilibre.


« Il n'y a pas de handicap, il n'y a que des différences ; le seul handicap que je connaisse relève du fait de ne pas accueillir l'autre tel qu'il est. »


« Ce ne sont pas seulement les yeux qui voient. »

Je me retrouve devant deux chemins : faire ce qui m'appelle, même si ça semble impossible, ou me résigner à une petite mort en endossant l'existence d'un aveugle standard.

Peu à peu, en voyageant le monde et les êtres, je découvrirai qu'en nous il y a une faculté précieuse, celle de se transformer. Ce sera le second choc, un choc quantique.

Proposition d'un regard tout autre : « Soyons Un ». En d'autres termes, voyons en l'autre un frère et la nature comme une mère. Ouvrons les yeux de la conscience, ceux qui relient les choses entre elles au lieu de les séparer.

« Il n'y a pas de handicap, il n'y a que des différences ; le seul handicap que je connaisse relève du fait de ne pas accueillir l'autre tel qu'il est. »
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