AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Catherinedenanc


Le roman le plus pathétique et le plus désopilant qu'il m'ait été donnée de lire ces derniers temps.

Pathétique parce qu'il narre la déchéance physique et psychique d'un homme qui fût reconnu et encensé par ses pairs, qui resteront une énigme car le cerveau endommagé du narrateur n'est pas très clair sur sa carrière passée et brillante selon ses pensées. Jusqu'à ce qu'un accident regrettable dû à une consommation excessive, bien qu'habituelle d'alcool, (c'était dans cet état que ses capacités intellectuelles étaient les plus productives dit-il). Il a chuté violemment sur le dos et s'est retrouvé prisonnier de son corps tout d'abord, et surtout enfermé dans une institution pour personnes âgées dépendantes. Peuplée de déments plus ou moins atteints comme lui et de blouses blanches.
La description qu'en fait le narrateur, ne donne pas vraiment envie d'y terminer sa vie. Assez réaliste selon ce que j'ai pu observer en fréquentant un EHPAD pour y faire des lectures aux résidents que cela intéressait.

Désopilant par les observations féroces du client E. Busken, selon les coutumes de l'institution, il n'y a pas de patients, il n'y a que des clients. Les contemporains qu'il est amené à côtoyer, ses congénères aux nombreuses déficiences, le personnel soignant, jeune, inexpérimenté et plutôt bienveillant. et enfin l'encadrement qui déclenche particulièrement son courroux par le vocabulaire hypocrite pour restreindre ses mouvements et surtout son accès aux cigarettes.
Le narrateur n'est pas tendre avec lui et ses défaillances qui s'accentuent et lui font honte. Ils les utilisent parfois comme une vengeance malodorante et fétide envers ceux qui décident de son sort. Par protestation, il se refuse à énoncer le moindre mot et fait le sourd, quoiqu'il entende très bien par contre il n'est pas sûr d'être encore capable de parler n'ayant pas essayé. Il reste à journée longue devant la fenêtre de sa chambre, les yeux fixes même quand il reçoit des visites particulièrement quand elles sont non désirées.

Le lecteur ne sait pas, et ne saura pas, si les pensées qui agitent le client E. Busken, correspondent ou non à une période de son passé ou si ce ne sont que le reflet de sa démence.
En tous les cas, je me suis délectée des paroles du narrateur muet.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}