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Bertrand Abraham (Traducteur)
EAN : 9782072940941
Gallimard (01/06/2023)
5/5   1 notes
Résumé :
Interné à la Maison Madeleine après une chute, le client E. Busken dépend désormais d’une armada de blouses blanches, opérant selon des règles curieuses.
Autrefois professeur, cryptozoologue ou peut-être bien auxiliaire au tri postal, cet intellectuel est exaspéré par sa dépendance physique et s’enferme en protestation dans un mutisme absolu et une apparente surdité.
Mais en lui les mots bouillonnent et surgissent pour commenter tout ce qui se passe e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le roman le plus pathétique et le plus désopilant qu'il m'ait été donnée de lire ces derniers temps.

Pathétique parce qu'il narre la déchéance physique et psychique d'un homme qui fût reconnu et encensé par ses pairs, qui resteront une énigme car le cerveau endommagé du narrateur n'est pas très clair sur sa carrière passée et brillante selon ses pensées. Jusqu'à ce qu'un accident regrettable dû à une consommation excessive, bien qu'habituelle d'alcool, (c'était dans cet état que ses capacités intellectuelles étaient les plus productives dit-il). Il a chuté violemment sur le dos et s'est retrouvé prisonnier de son corps tout d'abord, et surtout enfermé dans une institution pour personnes âgées dépendantes. Peuplée de déments plus ou moins atteints comme lui et de blouses blanches.
La description qu'en fait le narrateur, ne donne pas vraiment envie d'y terminer sa vie. Assez réaliste selon ce que j'ai pu observer en fréquentant un EHPAD pour y faire des lectures aux résidents que cela intéressait.

Désopilant par les observations féroces du client E. Busken, selon les coutumes de l'institution, il n'y a pas de patients, il n'y a que des clients. Les contemporains qu'il est amené à côtoyer, ses congénères aux nombreuses déficiences, le personnel soignant, jeune, inexpérimenté et plutôt bienveillant. et enfin l'encadrement qui déclenche particulièrement son courroux par le vocabulaire hypocrite pour restreindre ses mouvements et surtout son accès aux cigarettes.
Le narrateur n'est pas tendre avec lui et ses défaillances qui s'accentuent et lui font honte. Ils les utilisent parfois comme une vengeance malodorante et fétide envers ceux qui décident de son sort. Par protestation, il se refuse à énoncer le moindre mot et fait le sourd, quoiqu'il entende très bien par contre il n'est pas sûr d'être encore capable de parler n'ayant pas essayé. Il reste à journée longue devant la fenêtre de sa chambre, les yeux fixes même quand il reçoit des visites particulièrement quand elles sont non désirées.

Le lecteur ne sait pas, et ne saura pas, si les pensées qui agitent le client E. Busken, correspondent ou non à une période de son passé ou si ce ne sont que le reflet de sa démence.
En tous les cas, je me suis délectée des paroles du narrateur muet.
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critiques presse (1)
LeMonde
26 juin 2023
Même dans ce dernier livre, moins ancré historiquement, plus immédiatement universel – le réel y échappe en partie, n’est accroché que par bribes –, l’ironie, le mordant sont en léger décalage et font de la fin de vie, étrangement, un élan.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Être sans certitudes, c’est se trouver dans la situation d’un lecteur qui, alors qu’il est plongé dans un livre, s’aperçoit soudain que des pages en ont été arrachées, ou, qu’ayant été caviardées, des parties du texte lui sont devenues inaccessibles. Page 220
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Au cours de cette conférence sur les évolutions de la langue contemporaine le remplacements de certains mots par d’autres sans modification fondamentale de la signification – « client » se substituant à « patient », « résident » à « interné » , « s’en aller » à « mourir » ; toutes choses que j’estime au demeurant extravagantes et inutiles, car génératrices de cette imprécision que je réprouve, attaché que je suis à l’emploi du mot juste et clair. Page 136
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Ils parlent encore de moi, c’est-à-dire qu’ils parlent par-dessus ma tête comme si je n’assistais pas en personne à leurs délibérations ; je suis une boîte de chaussures vide ou quelque chose de ce genre, ils me prêtent une forme de folie qui me déshumanise et me réduit à n’être qu’un pantin en fauteuil roulant, dépourvu de pensées et poussant de temps à autre un cri ou un grognement. Page 188
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La salle commune, dénommée « foyer » - avec, sur ses rebords de fenêtres et en son centre, des pots garnis de plantes en plastique. Nous sommes là tels des éclopés dans le cabinet de Jérôme Bosch. Page 144
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Videos de Jeroen Brouwers (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeroen Brouwers
7 février 2010 :
Mot de l'éditeur : L'Eden Engloutie : Dans L'Éden englouti, prélude à Rouge décanté, Brouwers se souvient de tempo dahulu, le paradis perdu des Indes néerlandaises qui dans son souvenir sont devenues « le pays des rêves ». Il y évoque son enfance merveilleuse, marquée par la présence de sa mère souveraine et celle de son formidable grand-père musicien, avant l'invasion japonaise des îles de la Sonde. Ce « temps de sa somnolence », où il était encore en bas âge, fut partagé entre l'épanouissement de ses sens devant le spectacle fascinant de la nature indonésienne et l'apprentissage du langage, crucial pour cet écrivain-né. Il prit fin brutalement lorsque Jeroen fut incarcéré au camp de Tjideng avec sa mère, sa grand-mère et ses soeurs.
Rouge décanté : Rouge décanté est une évocation incantatoire des deux années de la Seconde Guerre mondiale que Brouwers a passées au camp de Tjideng, à Batavia, durant l'occupation japonaise de l'Indonésie néerlandaise, avec sa mère, sa grand-mère et sa petite soeur. Témoin de scènes effroyables, Jeroen Brouwers, qui y resta de quatre à six ans, ne faisait pas alors la part du bien et du mal. Ni le rire ni la fascination pour les Japonais ne sont absents de ces visions d'enfant. le portrait de sa mère est celui d'une femme admirable, quoique jamais héroïque. Tout le texte est, non seulement un éloge à son courage, à sa beauté, au sourire dont elle ne se défait jamais, mais aussi, sous couvert d'impassibilité, un magnifique et douloureux témoignage d'amour.
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