AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Godefroid


Arthur est un brave septuagénaire un peu friqué, plus capable d'honorer son épouse de 30 ans plus jeune que lui. Celle-ci se pinte du soir au matin et se fait trombiner par des crétins abonnés à son bar de prédilection. Un jeune et brave gars (Eric) employé dans une animalerie fera le réconfort du bonhomme et la tentation de madame.

Un latino dégénéré (Domino), sorte de boucher underground et dealer à ses heures, va se trouver contraint de tuer un flic au cours d'un banal contrôle routier. Son itinéraire hémoglobineux finira dans une mare de son propre sang.

Anjalee est une jeune pute bien foutue d'une agilité très remarquée. Elle cherche à se faire entretenir par les loustics pas nets qu'elle s'envoie et a quelques ennuis avec la police. Elle offre pour quelques dollars une pipe renversante à un jeune marine qui, à peine parti en mission, ne pense qu'à la retrouver.

Un jeune prof nommé Merlot tombe amoureux d'une flic noire bien en chair, pourvue d'une paire de seins affolants. Merlot osera-t-il avouer son secret à Penelope avant de l'inviter chez lui ?

Enfin, Mademoiselle Muffett a bien du mal à garder la maison de son maître : le petit clébard dont elle doit s'occuper la rend folle. Ses difficultés à se déplacer avec sa jambe en plastique n'arrangent pas les choses. Ajoutons que Melle Muffet souffre d'un terrible manque affectif et sexuel.

Hé oui, ça en fait du monde ! Autant de personnages prisonniers de la toile tissée par un Larry Brown observateur distancié mais compatissant : le patron de Melle Muffett est aussi celui de Domino ; Anjalee fréquente le même bar que la femme d'Arthur, et Merlot rencontre sa Penelope après s'être fait braquer par Domino dans sa cavale meurtrière. Un tableau humain qui rappelle les remarquables films Magnolia (Paul Thomas Anderson) et Short cuts (Robert Altman adaptant Carver). Ce roman, le meilleur de Brown, est un hymne à la pantomime grisâtre qui agite les échantillons de l'humanité occidentale que nous sommes vers leur destin probablement aveugle. Parmi tous ces itinéraires foirés, certains resteront ouverts ; et pourquoi ? Brown tire son chapeau en toute modestie, les voies du Seigneur sont plus impénétrables que jamais.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}