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Critique de CaroGalmard


Ce Sale boulot m'a interpellée : va-t-on vraiment passer l'intégralité du bouquin avec deux rescapés du Vietnam, un mec défiguré et un mec sans jambe, ni bras, dans une chambre d'hôpital qui se racontent leurs regrets et souffrance après cette foutue guerre ?
Plan A : Youpi, ça va être génial !! Sortez les cotillons, les boules à facettes, on va se faire les abdos avec quelques fous-rires.
Plan B : claustrophobie à l'horizon, pathos et atermoiements.
Plan C : nouvelle version de Rambo, avec Adrienne qui a changé de nom, des hélicos et une bande son qui rappelle un peu la musique du Pont de la rivière Kwai.

Mais c'est sans compter le talent de Larry Brown, qui parvient à nous faire voyager dans les 2 cerveaux des gars. Leurs vies rêvées, leurs vies regrettées.
La guerre a bousillé leur existence. Mais ils vivent ce drame avec une résignation presque sereine. L'un s'évade dans ses rêveries éveillées, l'autre a fait de la nuit sa protection contre le regard des autres.
C'est leur seul moyen de se sentir libre, de conserver leur humanité, malgré leurs blessures physiques et morales. Alors on a la décence de ne pas les plaindre. Juste envie de crier "putain de guerre" pour évacuer la tension, la frustration de ces deux êtres brisés.

Gallmeister est une maison d'édition que j'ai découverte grâce à une de mes bibliothécaires préférées. Et c'est devenu un de mes éditeurs préférés.
J'ai déjà testé chez eux Lonesome Dove, Dans la forêt, Sukkwan Island et My Absolute Darling.
Les romans sont ce que l'on appelle communément et vous excuserez j'espère mon anglicisme, très "nature writting". Avec des personnages un peu sauvages, différents qui vivent un peu (beaucoup) en marge et créent leurs propres règles, avec les difficultés que cela engendre à s'intégrer ou justement rester à l'écart de la société.

C'est frais, brut, comme une balade en pleine nature un jour d'hiver un peu venteux.
Alors j'avais du mal à faire le lien entre ce huis-clos dans une chambre d'hôpital et les grands espaces. Mais si : les grands espaces sont infinis dans les rêves.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Je vais de ce pas ressortir ma jupe à fleurs et mon pendentif peace and love. Prochain roman ciblé chez cet éditeur : Délivrance de James Dickey.


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