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Critique de LoupAlunettes


Max, le petit garçon, suivait sur le chemin le ballon rouge que lui avait décrit Léon la grosse bête rose. Jusque là, il s'inventait ce qui devait être devant, des châteaux Fort et autres belles fantaisies. Rémi le petit lapin blanc les aimait ses histoires. Ils suivaient ces histoires, ouvrant grand ses oreilles, et il suivait aussi Max qui était à ses cotés, qui suivait Léon qui était devant.
Depuis que Max voulut s'amuser du ballon rouge poussé par le vent, il ne racontait plus d'histoires et il ne tenait plus la main de Rémi tout riquiqui.
Tout timide qu'il était, Rémi voulut voir aussi le ballon rouge et il passa devant. le grand Léon, dont la mission était de regarder à droite et à gauche, regardait sa petite troupe aller de l'avant...
: " Moi devant" est un drôle d'album à plusieurs titres. On ne sait ce que sont les uns pour les autres ces personnages aux tailles aussi variées qu'une matriochka, ce sont des amis, c'est tout ce qui importera. Un garçon, un petit lapin blanc et une énorme créature rose. Certains sont identifiables, d'autres non, mais chacun d'entre eux veille sur les autres et c'est tout ce qui importera. La place du "chef" de file semble de grande responsabilité, elle échoit au plus grand, la boule de poil toute rose, parce que c'est le plus grand. Jeux de texte et image offert par Nadine Brun-Cosme et Olivier Tallec, le "yéti en barbapapa" gère la sécurité des deux autres au passage piéton quand les feux sont rouges ou verts? Mais pour qui? Voitures ou piétons? le texte est peut-être volontairement imprécis forçant le lecteur à vérifier par l'image.
Le garçon et le lapin ont eux une confiance aveugle et suivent la bête rose au bout du monde. Ils marchent, marchent, mais vers quelle destination?
Nous ne le saurons qu'à la fin et la pertinence des étapes empruntées devraient créer au final des petits commentaires et fous rires.
Le garçon invente ce qui peut être au delà de la grosse bête pour le petit lapin, ne voyant ni l'un ni l'autre. le garçon ( Max) a aussi une responsabilité échue, celle de prendre soin du lapinou ( Rémi) et de le rassurer, jusqu'à ce que l'envie de voir le ballon rouge signalé par Léon ( la bête) lui donne envie de briser la procuration instituée d'un commun accord et d'enfin voir le monde par lui-même. Rémi sera aussi tenté de regarder et de passer devant mais il ne sera pas encore assez grand, le petit, pour cette énorme responsabilité. Heureusement, Léon et Max lui tiendront la main jusqu'au moment où sûrement il se sentira de faire le chemin comme un grand.
Nous suivons le récit au fil des décalages proposés du texte, déposés aussi sur le chemin des illustrations. le garçon et le petit lapin regardent-ils sur les côtés le paysage qui défile si tant est qu'ils ne voient pas devant et qu'ils ne conduisent pas la marche?
Olivier Tallec n'hésite pas à offrir quelques clins d'oeil à la culture musicale et cinématographique populaire qui ne devraient pas échapper aux parents lecteurs. de "mon voisin Totoro" au "Ballon rouge" de Lamorisse, les inspirations à l'enfance peuvent être des entrées pour les plus grands et les petits.

Les élèves suivent la maîtresse ou le maître sur les chemins, prenant la main des copains. Ils se promènent aussi en donnant la main parfois aux deux parents ou à un grand frère ( soeur) et un parent, c'est tendre et rassurant.
Des situations familières subtilement amenées en filigrane, une histoire originale et dotée d'une belle fantaisie fondée sur un absurde réjouissant.
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