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Critique de finitysend


Une construction fascinante et atypique …

Tous à Zanzibar est un grand classique de la science-fiction ... La construction du roman est absolument unique ( bien qu'elle ne sorte pas de nul part ) .
C'est entre autre , un enchainement de dépêches dont chacune est une perle .. le fil conducteur du roman est le personnage principal . Il est seulement un des nombreux aspects de la trame du recit . C'est ce qui donne un coté très désordonné au roman .

Fondamentalement nous avons-là un texte prospectif dont la pertinence rétroactive est envoutante ...
Il a été écrit en 1968 et ce roman sociologique proposait alors de la prospective sociale et géopolitique .
Les vues de l'auteur ne sont pas tombées très loin de la situation que nous connaissons .

Tous à Zanzibar nous proposes donc une sorte de présent alternatif et c'est aussi troublant que c'est plaisant .
J'insiste sur cet aspect présent alternatif savoureux , parce que c'est rare en fait , et c'est une saveur très originale qui est peut-être spécifique à la SF finalement .

Le texte est bien écrit et cette lecture est une véritable expérience .
L'auteur est une pointure , je tiens à le souligner pour toute personne qui ne connaitrais pas le genre .

Cependant cette lecture peut-être éprouvante .
C'est une expérience qui exige de la constance assidue à cause de cette structure narrative tout à fait singulière , qui peut apparaitre comme décousue pour un lecteur pas assez attentif .

Le charme de l'oeuvre vient du ricochet de notices terrifiantes ... amères .. lénifiantes ... brutales ... douces et amères , spectaculaires , dramatiques ou désespérantes ...
Il a dans ce récit un fond pétri d'une sorte de douce ironie pince-sans-rire récurrente , qui est drôle , sans être désopilant.

Le personnage principal navigue dans ces eaux tourmentées ( entre chasse d'eau et catastrophes géopolitiques ) .
Le lecteur finira par saisir sa signification dans ce contexte apparemment confus chapeauté par le supercalculateur ( sourires ) ...

Un roman difficile mais qui est une vraie expérience de lecture ..
Un texte qui déborde d'humour mais un humour pince-sans-rire très britannique , livré avec une tension limite désagréable .

Par ailleurs les thèses du roman , qui sont extrêmement incisives , ont aussi le charme de la pertinence malgré le temps qui passe ...

Je cite Spinrad :
C'est une construction littéraire comprenant un roman , plusieurs nouvelles , une série d'essais et tout un tas de trucs , le tout constituant une sorte de film .
Si Tous à Zanzibar prouve une chose , c'est que le tout peut être plus grand que la somme des parties ."

PS : l'intro de Gérard Klein est loin d'être inintéressante .

Un plaisir à poursuivre avec : , le troupeau aveugle , du même auteur .
C'est un autre texte de la même veine . Un livre que personnellement , je trouve encore meilleur que Tous à Zanzibar . . .
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