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Critique de Soukiang


La plupart des nouvelles et textes courts composant ce recueil avait déjà fait l'objet d'une publication sur un réseau social bien connu.
Suite à la demande de plusieurs personnes de tous les réunir, l'auteur a finalement franchi le pas pour nous donner sa définition de l'amour sous toutes ses formes et particularités en publiant (dés)amour.

A l'issue de la lecture de toutes ces nouvelles, l'importance de prendre son temps pour en apprécier toutes les subtilités et nuances, toutes les couches qui inévitablement se défloreront, ne pas aller plus vite que la musique, de bien s'imprégner de chaque moment d'émotions qui surgira à chaque page, immanquablement, à la dernière qui s'intitule symboliquement Te laisser partir, je me suis senti vidé, émotionnellement parlant, estomaqué par la beauté dégagée à travers tous les mots, par ce florilège de sentiments profonds qui a fini par bondir et exploser dans tous les coins de ma tête, il est inhumain de ne pas ressentir quelque chose, de se reconnaître à travers la voix qui à la première personne, qui à la troisième pour se poser en observateur d'elle, de lui, du couple, toutes les variantes et autres variations autour du thème universel de l'amour, de la déchirure liée à la rupture, au deuil, à la séparation, le poids de l'absent, le poids du passé, le présent qui vacille dans ses fondations, le futur qui se limite ... au présent, les souvenirs qui fusent comme des aigreurs à l'estomac ou des banderilles dans l'esprit chaviré et dévasté par la tournure des choses, l'auteur sait manier les mots pour en donner des saveurs palpables, des senteurs aiguisé ou sur un ton mordant, une plume tantôt joyeuse et légère, tantôt triste et grave à faire pleurer dans les chaumières, jamais il n'use ni n'abuse de grosses ficelles pour lamenter, faire pitié tous les personnages qui ne cesseront jamais de tracer leur route, apprendre à consommer avec modération ou sans filet de protection, j'aimerai juste féliciter Frédéric Brusson d'avoir su amplifier les choses simples et élémentaires de la vie, à commencer par l'amour.

"Aimer c'est savoir dire je t'aime sans parler" (Victor Hugo)

La sensation de sillonner dans une réalité tangible et aussi dans une autre dimension, celle qui vous fait voir 36 chandelles, c'est aussi le nombre de nouvelles et textes courts de (dés)amour, chacune et chacun vous transporteront dans le temps, dans l'espoir et la mélodie des regrets, les prismes de l'amour dans toutes les barrières possibles, l'auteur sait émouvoir, toucher la corde sensible, donner dans l'emphase voire l'ironie désabusée de la difficulté d'être, de s'affirmer, de se réaliser par des variables qui ne cessent jamais de mettre des bâtons dans les roues, dans la douleur diffuse, dans la peine incommensurable, au milieu des pleurs comprimés et étouffés, la vie et la mort mènent une danse endiablée de tous les instants, rien n'est jamais définitivement acquis, un grain de poussière, le mauvais hasard, la malchance, un peu plus un peu moins, les ondes positives et négatives qui s'entrechoquent dans un ordre tout sauf logique, le coeur qui s'effrite morceau par morceau, impitoyablement, impossible de rester de marbre ou de ne pas ressentir des sentiments douloureux, inhumain de ne pas éprouver des émotions contrastées et irrémédiablement proche des personnages, l'empathie est immédiate, aimer son prochain c'est compatir aussi, d'être là même en son absence, en sa place laissée vide mais néanmoins réservée à son égard, l'alternance entre les textes propose justement d'instiller le chaud et le froid, de s'en inspirer et expirer tout à la fois, c'est puissant, cruel parfois, débordant comme un torrent aussi, c'est magique souvent, des petits bribes d'existence, des non-dits qui sont révélateurs, des moments de plaisirs extatiques énivrant, il y a cette proximité dans les regards, dans le miroir de l'autre, dans l'observation des gestes, chaque mot jouant un rôle essentiel dans la représentation divine de l'instant, parfois la nouvelle tient presque d'une scène d'une pièce de théâtre, être figé ou personnifié par les sentiments qui les minent ou au contraire les rend tout autre, incontrôlable et comme dans un état secondaire, des fantômes qui errent dans des couloirs sans but ni espoir possible.

"La plus belle phrase d'amour est dite dans le silence d'un regard"

A travers toutes ces nouvelles, certaines parlent d'amour contrarié, d'amour aveugle, d'amour désespéré, l'absence de l'autre, le silence qui prend insidieusement et graduellement une place dans le coeur, dans l'esprit, le destin compliqué qui unit et désunit les êtres, qui les fait rencontrer ou pas, au bon moment et au bon moment, le temps qui se dilue irrésistiblement, comment trouver ou provoquer le hasard, la providence viendra-t-elle frapper sous vos fenêtres pour peu que l'on vous exhorte à la patience, à la sagesse ? Ou faut-il faire laisser ses pulsions naturelles prendre le dessus, briser les tabous pour assouvir ses désirs et ses plaisirs ?
La plupart de ces nouvelles verra se retrouver des personnages récurrents, quelques années après, de l'eau a coulé sous les ponts, des petits clins d'oeil, des regrets ou des perspectives nouvelles s'inviteront-ils dans la projection ou vers un horizon nouveau ?

"On ne peut pas écrire IL sans L, c'est pourquoi IL ne peut vivre sans ELLE"
"L'amour est l'état où le bonheur d'une autre personne est indispensable au vôtre" (Robert A. Heilein)
"Les âmes-soeurs se reconnaissent par leurs vibrations"

Comme les chutes et dénouements de romans à suspense, dans toutes les nouvelles et celles composant (dés)amour ne font pas exception, la construction se base sur des fulgurances laisse très peu de marge de manoeuvre au lecteur à voir venir, il peut douter, émettre des hypothèses sur les pistes énoncées mais il sera toujours pris au piège du tourbillon de la vie qui maîtrise les impondérables, les inattendues voire le choc qui vous rendra toute chose.

Brillant, inventif, si je reconnais certaines variations littéraires sur le thème de l'amour, la plume de l'auteur, sa simplicité qui dépasse de loin les espérances de trouver son pied d'appui pour se catapulter dans une délicieuse et sensible ode à l'amour, dans cette spirale infernale qui propulse ou regresse, aimer c'est apprendre à souffrir aussi, souffrir c'est aussi une étape indispensable avant de pouvoir prétendre donner au mot amour toutes les lettres de noblesse ou dans son expression la plus pure qui soit.

Roman auto-édité, premier livre d'un auteur inspiré et talentueux, Frédéric Brusson, un poète des mots qui conjugue la beauté du phrasé et l'humanité de ses personnages, leurs sentiments et leur fragilité, cette compassion qui se retrouve dans son écriture, la certitude de ressentir un ballet d'émotions et de précieuses thématiques universelles et éternels, c'est juste et sincèrement un coup de coeur pour toutes ces nouvelles, inutile de distinguer du lot plutôt l'une que l'autre, la vie est belle et encore plus avec toutes ses imperfections et les ... directions qu'elle peut prendre.

(dés)amour de Frédéric Brusson Page Auteur est une pépite qui vous fera découvrir ou rédécouvrir le mot AIMER !
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